1487 - Si bien que… ? (54)
Si bien que… ?
(Journal extime)
Work in progress
54
8 décembre 2022
Dernier jour des élections professionnelles. J’en suis, en fait, averti en entendant la radio, qui mentionne des irrégularités dans le scrutin. Vérification faite dans mes papiers, je n’ai pas les codes nécessaires pour voter. Je projette donc de les récupérer auprès de la secrétaire du lycée.
Quand j’arrive sur place, le lycée est bouclé en raison d’un exercice d’évacuation. Je profite de ce contretemps pour me renseigner auprès de ma mutuelle quant aux conditions d’indemnisation si jamais est retardé le traitement de mon dossier de pension — de retraite ou d’invalidité.
L’après-midi je tente de voter, sans y parvenir. Je suis bloqué plusieurs fois, une première fois vingt minutes, puis quarante. L’explication m’en sera donnée par T. Ensuite. (Quoi qu’il en soit, je ne serai pas parvenu à voter cette fois, à mon grand dam évidemment…)
Dans l’attente, je m’enquiers d’une « version alternative » au piano de “Vienne1”, la chanson de Barbara.
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1[Ajout du 22 mai 2023] : A défaut d’avoir trouvé cette “rareté” sur la toile, je publie ici cette version de 1971, qui m’a valu de tomber par hasard très récemment sur une analyse très sérieuse des inédits du coffret Barbara, Une femme qui chante, Intégrale en 19 CD chez Universal Music.
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Je l’enregistre, une fois celle-ci trouvée, sur mini-disc. J’enregistre également le concert au Théâtre des Variétés en 1974, que je ne possède que sur une bande magnétique.
J’ai lu une fort mauvaise évaluation d’un internaute averti — lequel connaît sur le bout des doigts sa Barbara — concernant « l’intégrale » qui vient d’être publiée. Comme il le dit, le coffret en tant qu'objet même est vraiment très laid (l’ayant eu en main — et quasiment sur le point de l’acheter —, je lui donne raison ; m’a retenu, en outre, de l’acquérir : son prix, prohibitif).
10 décembre
Depuis deux jours, je vis au rythme de Barbara — ou presque. La critique fournie par l’aficionado de “la Dame brune”2 est précieuse pour se repérer dans l’imbroglio des pseudo ou véritables inédits. Peu de nouveautés, c’est entendu ; pourtant, certaines versions « alternatives » valent leur pesant d’or et de culot, spécialement l’enregistrement susurré de “Regardez le regard des hommes”. Je me demande pourquoi pareille interprétation a été écartée, puisque ce sotto voce tout la fois ironique et sensuel fait merveille et mouche tout à la fois…
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2En voici le texte, remarquable de précision :
Une intégrale de la discographie officielle en 29 Cds ?
Sur ce point, le contenu de cette boite est relativement fidèle à l’annonce. Nous retrouvons ici (presque) tous les titres parus dans l’intégrale de 1992, l’album « Barbara » [Il me revient] de 1996, quelques nouveaux inédits studio dont certains curieux ou inattendus et pour la première fois, les enregistrements en public « officiels » auxquels ont été ajoutés quelques inédits. La qualité de la remasterisation semble bonne, lorsque celle des originaux le permet. C’est à première vue tout à fait satisfaisant, mais quelques choix, erreurs, maladresses ou oublis nous laissent sur notre faim.
Les enregistrements en studio
De ce côté, rien de neuf, puisque les versions originales des publications de Barbara de 1955 à 1996 ont été intégralement reprises. Un seul bémol, incompréhensible, l’absence du titre Moi je m’balance (1969). On aurait aussi aimé trouver la version orchestrale de la Valse Franz éditée sur la B.O. 45 tours parue en 1970 et la version 45 tours de Gauguin (1990). Tant pis.
Les raretés
L’emploi du terme « raretés » est assez malhonnête car très flou... soit un titre est inédit soit il ne l’est pas... Que vaut ce millésime 2022 en 3 CD ? Il s’agit d’un florilège de titres inédits issus des intégrales précédentes auxquels ont été ajoutées 15 nouvelles prises studio inédites. Adieu donc à une « reprise intégrale des inédits » ! Le classement chronologique des enregistrements est plus ou moins sacrifié, sans doute pour éviter la fatigue à l’écoute de cette sélection. Mais comme ce sont des « documents de travail », on ne voit pas trop l’intérêt de ce choix. Il aurait été plus judicieux de reprendre la démarche adoptée pour l’intégrale de 2002 et regrouper les prises inédites par périodes de préparations d’albums.
Pour palier le manque de précision, apportons quelques éléments : les 15 nouveaux inédits proviennent des bandes des sessions d’enregistrements des albums studio « Ma plus belle histoire d’amour » (1967, CD2, titres 6 et 7, CD 3 titre 1), « Madame » (1970, CD2 titres 2 à 5), « L’aigle noir » (1970, CD 2 titres 1 et 14), « La fleur d’amour » (1972, CD2 titre 13), « La louve » (1973, CD2 titre 12 et CD3 titre 2) et « Seule » (1981, CD3 titres 8 à 10) (Notons au passage une coquille de mise en page pour le titre 13 du CD 2, le titre de la chanson et l’information sur sa version se trouvent sur la même ligne de titre).
Les autres titres sont une réédition très partielle des inédits parus dans les intégrales précédentes 1992, 2002, 2012 et 2017. Pas moins de 17 titres auraient pu être ajoutés.
Du côté des enregistrements en public, rien de vraiment nouveau. Seul 1 titre ajouté au tour de chant au « Théâtre des Capucines 1963 » publié par Universal et par Sony en 2017. Les titres extraits du live « Bobino 1965 » ne sont pas plus inédits que rares, puisqu’ils sont parus dans le coffret « Le temps du lilas » au Chant du Monde (2007) et qu’ils sont à ce jour toujours disponibles. Annoncer « 15 titres rares » pour le CD 11 est donc un peu mensonger ; « 1 titre inédit » aurait été plus honnête. Le récital à l’Olympia en 1969 est une refonte du 33 tours « Une soirée avec Barbara » comprenant 12 titres inédits (véritables ?) et présentant, sans précisions, quelques variantes par rapport à l’édition Europe n° 1 et Delta Music de 2002 de la soirée du 4 février 1969. Le live « Olympia 1978 » est présenté dans une version un peu réorganisée, sans explications non plus, par rapport à la publication de 2016. Une version live inédite (non précisé) de Ma plus belle histoire d’amour (digi 10-CD3-titre 16) enregistrée à Pantin a été ajoutée aux « raretés ». On retrouve aussi dans ces « raretés » décidement fourre-tout, les deux titres « rappels » de Lily Passion et on ne comprend pas très bien ce qu’ils font là. Pourquoi ne pas les avoir inclus dans le live, par fidélité à la première édition en deux CD (1985) et à la réédition (2007) ?
Autre incompréhension : la non reprise des CDs : « Barbara en Liberté sur Europe n°1 » (intégrales 1992, 2012 et 2017), « Lettres à un jeune Poète de Rainer Maria Rilke » (1991, intégrales 2012 et 2017), « live Musicorama-Olympia 1968 » (intégrales 2012 et 2017) et de « Barbara présente le Soleil noir » (intégrales 2012 et 2017).
Finalement, pas mal de pertes et seulement quelques gains, 15 inédits studio et 18 inédits lives (l’équivalent de 2 CD) pour un prix exorbitant... Ajoutons pour finir que le livret de présentation du coffret est particulièrement pauvre, pour ne pas dire bâclé... On regrette l’absence d’un véritable livret, dans les digipacks par exemple, présentant lisiblement (il faut prendre une loupe pour lire les informations) et précisément le contexte et le détail des enregistrements (album, musiciens, studio, dates précises). Pourquoi indiquer par exemple « Hambourg en 1966 » pour le titre Madame (Digipack10 CD1), alors que la première parution (2002) indiquait « du 21 au 24 novembre 1966 » ? Le luxe de cette intégrale à 230 balles serait donc : une perte d’information ? C’est assez décevant... Quand au graphisme de ce coffret, il est de mon point de vue particulièrement laid et inapproprié. Je me fous pas mal de ce que la musique et le personnage de Barbara représentent pour monsieur Duran... Une exposition de son travail et l’édition d’un catalogue aurait été moins regrettable... On apprécie néanmoins le choix des photographies de Barbara (très réussies) du livret et des digipacks et on se dit qu’une de celles-ci aurait été parfaite pour la couverture de cette « intégrale »... Bref, à ce coffret un peu boiteux et un peu prétentieux on aurait préféré un travail plus sobre et plus rigoureux contenant simplement les enregistrements en public et leurs inédits ici présents et quelques CDs reprenant tous les inédit studios parus précédemment ainsi que les 15 ajouts de 2022. Les autres enregistrements studio 1955-1999 ayant tous déjà été sur-réédités...
Trois étoiles donc pour cet ensemble assez décevant, seulement, et hélas...
Quant à Barbara, cinq étoiles ne suffisent pas...