1497 - Si bien que… ? (56)
Si bien que… ?
(Journal extime)
Work in progress
56
Nuit du 12 au 13 [décembre 2023]
Réveillé à 4 heures du matin par une de ces pensées intempestives de l’arrière : je n’ai pas fermé le robinet d’arrivée d’eau du jardin et de la terrasse. Or, il gèle à fendre les pierres autant que les conduites d’eau.
Et me voilà en train de me diriger sur la pointe des pieds pour ne pas déranger le voisinage jusqu’à la cave et au jardin pour fermer, puis vider le circuit d’eau.
Sur la terrasse, le pas de vis (?) du robinet est grippé par le gel et je ne parviens pas à en ôter le tuyau d’arrosage.
J’utilise des bougies pour chauffer le robinet sans parvenir pour autant à dévisser le tuyau.
Puis je retourne dans la cour afin de mêmement retirer celui servant à l’arrosage du jardin, avec succès cette fois.
Alors que je veux me laver les mains — l’on se trompe quand on croit connaître par cœur son lieu d’habitation ¡ —, je tourne trop court et me cogne sévèrement le nez au niveau de l’arête à un angle du mur de la salle d’eau.
Je m’apercevrai plus tard qu’en fait j’ai aussi heurté sévèrement l’arcade sourcilière : elle s’est ouverte et a saigné.
Matin
Nous sommes à la porte, D. et moi, en plein froid devant le studio de danse de Simone. Je râle (c’est la deuxième fois, il faut dire, que cela produit).
Je me renseigne sur les aliments déconseillés en cas d’ulcères à l’estomac ou duodénum. Les sites que je consulte émettent des prescriptions et proscriptions contradictoires et diverses, et je note presque partout l’emploi du conditionnel. Ainsi les oranges seraient proscrites, quand les clémentines ne procureraient pas de désagrément notoire.
Fort de cette dernière prescription, je pèle et dispose artistiquement (¡) ensuite trois peaux de clémentines sur la table de la cuisine.
14 décembre
Les conduites d’eau et les robinet semblent avoir résisté.
Il fait vraiment froid dehors.
L’orthophoniste est en retard, en raison, précisément, de la neige tombée durant la nuit.
Je me suis déclaré intéressé par les affiches encadrées qui ont disparu de la salle d’attente des orthophonistes après qu’elles ont fait refaire la peinture durant les précédentes vacances.
Comme je dois différer le moment où les emporter — j’ai rendez-vous avec le cardiologue aussitôt ensuite — et que je la vois tiquer en proposant de les emporter seulement à leur retour de congés, je lui dis que je tâcherai de repasser dans la journée les prendre.
Le père de R., que je me suis donc décidé à consulter, se montre détestable avec sa secrétaire, puis presque autant avec moi. La question se pose à nouveau : comment un père arrogant a-t-il engendré un fils autrement aimable et beau ?¡?
J’emporte les affiches et leur cadre après prévenu de mon passage.
Je m’adonne à un bricolage calamiteux l’après-midi (les clous dont je dispose sont trop petits, et je crains que le marteau ne tape sur mes doigts). Je parviens à fixer deux cadres néanmoins.
15 décembre
Simone me prête un sèche-cheveux, et je parviens à ôter le tuyau d’arrosage de la terrasse.
Erwan fait montre de jouissances bruyantes. Je ne parviens pas à déterminer de qui ni s’il est accompagné… (Il pouvait être seul, en vérité, et même les halètements et autres manifestations démonstratives — masculines dans tous les cas — étaient peut-être celles d’une vidéo pornographique : il paraît en conversation téléphonique ou sur un “chat” ensuite, en effet… Ces instants volés au jeune Erwan par plafond interposé ont en tout cas eu, à rebours des autres nuisances sonores, la vertu d'immensément m’amuser ¡)
J’ai reçu une lettre du Rectorat, dont, l’idée m’en étant sortie de la tête, je ne prends connaissance qu’après dîné avec T., après être rentré chez moi. L’on m’enjoint de prendre rendez-vous avec le médecin agréé afin que soit instruite ma demande d’invalidité.
Vendredi 16
Matin
J’appelle donc le médecin, qui me demande de le rappeler vers 15 heures.
En rallumant l’ordinateur, je vois que le cardiologue vu l’avant-veille m’a adressé un message comminatoire : jugeant mon taux de cholestérol trop élevé, il m’enjoint de changer de traitement, préconisation à l’appui. Que d’injonctions !
Ma santé ne cesse de tirer l’oreille, décidément… La veille au soir, après le restaurant, mes intestins me rappelaient à l’ordre tout aussi sévèrement. J’écris un message à mon médecin traitant.
Après-midi
Je rappelle (donc) le médecin agréé, qui me fixe rendez-vous pour le 8 février Je lui fais répéter l’heure, n’étant pas certain d’avoir tout bien attrapé du débit rapide de mots avec lequel il s’est exprimé.
Entre-temps, j’ai acheté dans un magasin de bricolage des crochets pour accrocher les cadres, ainsi que du ruban adhésif pour consolider l’un des deux écouteurs du casque. Avec du matériel bien choisi, le bricolage va à peu près tout seul.
17 décembre
Je reçois enfin le bloc secteur que j’ai commandé six jours plus tôt. Le contentement est grand de constater que, en dépit d’une différence de modèle, la prise de l’adaptateur convient aux deux “discmans” (de la même marque, il est vrai) que je possédais auparavant (dont une pile, trop longtemps conservée à l’intérieur de l’un sans fonctionner, a fondu dans l’appareil, rendant inutilisable cette source d’alimentation). L’un — qui semblait dysfonctionner lors de récents enregistrements — servira donc de lecteur, tandis que l’autre, dont j’ai retrouvé l’usage et qui ne fonctionne que sur secteur, servira d’enregistreur. Bref, je suis comblé.
Autre bonheur du jour : Erwan a clos les volets, signe qu’il s’absente quelques temps ; je me trouve privé, certes, de toute publication réjouissante de ses orgasmes ; mais au moins suis-je assuré d’un peu de répit dans le voisinage bruyant auquel il m’a accoutumé ¡