1599 - Voyage à l'Est (15), 22 octobre, Prague
[récidive]
Journal extime
(Mitteleuropa, 12 octobre - 25 octobre 2023)
15
22 octobre
Je visite le musée cubiste, que j’avais trouvé la fois dernière fermé. Le bâtiment, cubiste lui aussi, construit en 1911-1912, dont je n'avais pu photographier que l'escalier intérieur (je sacrifie à de nouveaux clichés), est l’œuvre de l’architecte Josef Gočár.
Set of Furniture for the Study of the Ophtalmologist Jan Deyl, Executed by the Prague Art Workshops (PUD) : Entrance Hall Wall Unit, Ash, reed, brass (hangers), mirror ; Upholstered Bench, Ash, leather ; Etagère, Ash ; Stool, Ash, leather ; Side Table, Ash, 1912. The Museum of Decorative Arts in Prague.
Vlastislav Hofman (1884-1964), Set of Dining Room Furniture for Sculptor Josef Mařatka : Dining Table, Stained oak veneer ; Chair, Armchair : Stained oak, leather, 1911-1912
Josef Chochol (1880-1956), Furniture for the English Club in the Municipal House Prague : Table, Stained oak veneer ; Upholstered armchairs, Stained oal veneer, later cover, 1910-1911
Pavel Janák (1882-1956), Bookcase from a Furniture Set for a Study, 1912-1914, Executed by Prague Art Workshops (PUD) ; Ash vereer, glass ; Crystal-shaped box (later copy)
Josef Gočár, Set of Furniture for Actor Otto Boleška : Armchair, Stained oak, original cover ; Smoking table, Stained oak ; Nookcase, Stained oak, mahogony (inside), faceted glass ; Upholstered sofa, Stained oak, original cover. Executed by Prague Art Workshops (PUD), 1913.
Josef Gočár, Pieces from the Studio Artist, Executed by Prague Art Workshops (PUD), 1914 : Bookcase, Larch veneer, glass ; Corner bench, Larch wood ; chair, Larch wood. [Au mur :] Václav Špála [?] (1885-1946), The Song of Spring, 1915, Oil on canvas.
Pavel Janák (1882-1956), Dressing Table for Vojta Novak, Stage Director of the National Theatre, Executed by Prague Art Workshops (PUD), Pear veneer, mirror , 1912-1914, The Museum of Decorative Arts in Prague
Furniture set for the Study and Dining Room of Physician Antonin Ledec, Upholstery : František Kysela, Executed by Marie Teinitzerová ; Upholstered Chair, Stained oak veneer, original cover ; Bookcase, Stained oak, faceted glass ; Car Table, Stained oak, 1922, The Museum of Decorative Arts in Prague
Une femme qui fait office de gardienne nous procure — j’étais seul d’abord, nous sommes bientôt trois — un plan de Prague où sont indiqués bâtiments et monuments émanant du mouvement cubiste.
Voici bien de quoi inciter à aller y voir, d’autant que j’avais déjà noté l’adresse de certains immeubles art nouveau…
Comme la croûte nuageuse s’est envolée et qu’il promet de faire à nouveau beau, je bâtis un programme de visites singulières pour le reste de la matinée et pour l’après-midi.
J’achète deux cartes postales à la femme plutôt désagréable qui tient la boutique, dont l’une que j’ai dû envoyer lors de mon précédent voyage à Valérie, puis me mets en chasse de façades fléchées selon le plan fourni par mon interlocutrice précédente, ce qui me donne l’occasion de déambulations jusque midi.
Pavel Janák (1882-1956), Riunione Adriatica di Sicurtà departmennt store end office building (Adria Palace), 1922-1925, N°36/31, Jungmannova Street and N° 36/40 Národní Avenue, Prague 1
Pavel Janák (1882-1956), Riunione Adriatica di Sicurtà departmennt store end office building (Adria Palace), 1922-1925, N°36/31, N° 36/40 Národní Avenue, Prague 1
Après-midi
Tous les bâtiments, devant lesquels je me tiens tel le propriétaire d’un Monopoly imaginaire, ne sont pas tous également beaux ; certains sont en mauvais état ; l’humeur, cependant, est à la découverte et à la déambulation. Je vais d’architectures cubistes en façades Art nouveau, sans épuiser toutes les adresses…
Josef Chochol (1880-1956), Triplex family house, 1912-1913, N° 42/6, 47/8 and 71/10, Rašinovo Embarkment, Prague 2
Otakar Novotný (1880-1959), Teacher's Cooperative appartment buildings, 1917-1919, N° 1023/10, 1021,12 and 1037/14, Elišy Krásnohorské Street, Prague 1
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Afin d’acheter un ticket pour le lendemain, je me rends au Château par un tramway qui m’emmène par le flanc de la colline opposé à celui de la veille, ce qui me garde de l’interminable volée de marches empruntée le matin. Malheureusement, les guichets viennent de fermer — il n’est pas tout à fait 16 heures 30 — et je ravale ma déception : je ne verrai de cathédrale à Prague que celle de Kupka.
Puis je mets en quête de l’emplacement des consignes à la gare.
En Tchéquie comme en Hongrie — comme en France d’ailleurs, mais dans une moindre mesure —, bien des jeunes mâles (de moins de trente ans) ont la nuque jusqu’à la moitié du crâne rasée presque à blanc. J’ignore l’origine de cette mode qui gagne l’échelle de tout un continent, mais je trouve presque infailliblement laids ces occiputs tondus et blancs.
Alors que je suis sur le point de rentrer, j’avise, en face de l’arrêt du tramway du retour, un bar à vin. Or, il me reste quelques couronnes à dépenser, ce que je fais agréablement devant un verre de blanc, tout en noircissant ce carnet-ci.