1620 - « Après Noël, joyeux Noël ! » (3)
Journal extime
(Paris, 25 décembre - 30 décembre 2023)
3
27 décembre
Nuit
Je suis réveillé vers 5 heures du matin. A 5 heures 33, je reçois un message de Duncan : il est en Gironde et ne rentre que le 2 janvier.
Je me rendors environ un heure plus tard, et n’émerge de mon sommeil qu’à 8 heures et demie, horaire exceptionnel pour moi.
Matin
Quand — c’est la troisième occasion, sinon la quatrième, que je m’y rends — j’arrive au Musée Zadkine, une alarme s’est déclenchée, qui retarde l’entrée des visiteurs. Je patiente dans le jardin.
Je découvre, à l’instigation de Judith qui, sans l’avoir vue, m’avait proposé de la parcourir, l’exposition consacrée à Chana Orloff,
Chana Orloff dans son atelier, rue d'Assas, 1924, Photographie de Thérèse Bonney, Bibliothèque historique de la Ville de Paris
dont j’avais naguère déjà vu une sculpture représentant Anaïs Nin au Musée d’art et d’histoire du judaïsme.
Ses œuvres alternent avec celles de l’habitant des lieux, Ossip Zadkine.
* * *
Je m’achète des baskets dans un magasin où je sais que je me procurerai des chaussures à ma taille, le 39 étant introuvable à ****.
Après-midi
J’écris à François pour proposer de nous voir le vendredi.
Aurélien, lui, n’a pas (pas encore ?) répondu à mon message de la veille.
* * *
L’exposition Agnès Varda à la Cinémathèque française s’avère intéressante, mais peut-être trop sérieuse dans sa caution intellectuelle et féministe en ce que notamment elle omet bien souvent la fantaisie, la poésie, l’inventivité dont faisait preuve la cinéaste.
J’y regarde de très belles photographies, de tournage, mais pas seulement, toutes impropres au braconnage photographique, puisque sous vitre ; je m’abstiens donc, hormis ces deux maigres rapines consignées ici.
Agnès Varda, Jeune fille à la tourterelle (Frédérique Bourguet), 2014, Triptyque, cadre en métal repoussé, photographies de 1954 (centre) et 2014, tirages de 2014, Fonds succession Agnès Varda
Niki de Saint Phalle, Louise, Sculpture Technique mixte (grillage, laine, tissu, colle), Collection privée
Je presse un peu le pas par instants : j’ai réservé une place pour Indiscrétions de George Cukor pour la séance de fin d’après-midi et je ne veux pas en manquer le début.
Il m’apparaît assez rapidement que je n’avais jamais vu le film auparavant.
Les sous-titres en orange, assez petits à partir d’une version originale sous-titrée en espagnol, tout en bas de l’écran s'avèrent souvent fastidieux : la comédie américaine des années quarante reposant sur un feu d’artifice verbal et la confrontation électrique de protagonistes agités, le saut de l’image aux paroles et inversement oblige à une gymnastique visuelle qui a tout du saut périlleux !