Archive GA - Balise : Jérémie, 10 juin 2013 - CCCLV & CCCLVI
Jérémie. 20 ans. Un peu fort. Très poilu. Agréable. (Odeur agréable aussi.) Long à venir. 18 ans. Suis le 4e. Regardait les garçons auparavant. Va bcp + vite q J. Gorgées de bière. Me tend la main en arrivant. Puis se déchausse malgré protestat°. Etudes. Enrage de n’avoir q 20 ans ! M’a allégé de mon chagrin.
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Jérémie, vingt ans. Un peu fort (1m73, 82 kg). Je redoute qu’il ne soit trop gras. Alors que je l’attendais, je l’ai vu, de mon balcon, arpenter ma rue, mais dépasser l’immeuble où j’habite. Ce ne devait pas être lui, me suis-je dit, en le voyant s’éloigner, et m’ajoutant — en attente de toute façon d'un laideron ! — : trop peu corpulent et plutôt bien fait et beau garçon... Pour narguer mes augures désenchantés, la carillon de la sonnette retentit presque aussitôt...
Quand je me coule vers lui, sur ce divan qui en a vu d’autres, aimanté pourtant par sa corpulence de bon aloi, je vérifie que le corps est ferme sous mes caresses... (Je songe aux ragazzi de Naples, aux ventres flasques que moulaient des vêtements trop près du corps…)
Les préliminaires sont longs. Ce n’est pas pour me déplaire. La bière que je lui ai servie, cependant, diminue peu dans son verre. J’imagine de la lui faire boire de ma bouche à sa bouche : nous sommes habiles à ce jeu labile de la pente de nos gosiers…
— Et les mains aussi de descendre… Et nous descendons nous aussi d’un étage, après nous être allégés de nos tee-shirts.
Je l’embrasse, le palpe, le caresse encore dans l’escalier.
L’acte est agréable. Jérémie est lent à venir, mais je m’accorde assez bien à son rythme.
[Publié sur GayAttitude, le 22/06/2013 à 11:41]
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[L’acte est agréable. Jérémie est lent à venir, mais je m’accorde assez bien à son rythme.]
C’est un garçon agréable de toutes les façons. Même l’odeur de son corps est agréable — contre toute attente (à nouveau ! : je révise mes préjugés sur les gens gras et velus et leurs glandes sébacées — même s’il est vrai qu’il m’avait dit vouloir prendre une « micro-douche » avant de venir…).
Nous parlons beaucoup après l’amour. Nous avons déjà quelque peu bavardé auparavant ! il m’a parlé de ses études en ***, précisé qu’il n’avait pas eu son S3 — ce qui, traduit, signifiait son troisième semestre ! —, mais qu’il comptait, après son S4, se rattraper dès septembre.
A ses paroles et par recoupements, il semble qu’il enrage de n’avoir que vingt ans. Je comprends, à l’un de ses gestes qui désigne la pièce où nous nous trouvons et dont il me dit plusieurs fois qu’il l’aime beaucoup, qu’il parle des disparités qui peuvent exister entre les gens plus âgés vers lesquels il est attiré — un peu à son corps défendant, me semble-t-il entendre —, et ses propres moyens financiers. Il me parle ainsi des verres à bière qu’il aura plus tard, et je m’amuse de l’effet disproportionné qu’ils produisent sur lui. Il commente aussi la présence du piano. Il me confirme — ce que je sais déjà, pour avoir vu entre ses mains l’instrument sur une photographie — que lui joue de la guitare, me dit qu’il aimerait savoir chanter…
Nous avons aussi échangé pendant l’amour à propos de ce que nous nous faisons, ce à quoi je l’encourage : il aime que je lui mette la langue dans l’oreille ; à propos de certains de mes gestes, il me dit « délicat ». Me dit aussi avoir lu sur Internet — ce qui m’amuse à nouveau beaucoup — que la sensibilité des [tétons] se travaille.
Alireza Shojaian, Hamed Sinno et un de ses frères, Crayon acrylique et couleur sur panneau de bois © Internet
Comme je m’enquiers de l’effet de telle ou telle de mes caresses, il dit les apprécier, mais être peu expressif de toute façon. Il l’est toutefois bien plus que Julien…
Il est vraiment très poilu. Les épaules, le dos presque entier, les fesses sont tapissés de soies courtes. La toison de son torse est douce à mes doigts. Il se tond les poils du pubis, si bien que le contact en est moins agréable (drôle de manie chez les jeunes — et moins jeunes — gays !)...
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Sur ma demande, il me dit que sa première expérience sexuelle — avec une fille — a eu lieu quand il avait dix-huit ans. Il n’a rompu que récemment avec elle alors qu’il n’en dit pas que du bien. Je dois marquer de l’étonnement (pour moi, en effet : pourquoi rester si longtemps avec quelqu’un avec qui l’on ne s’entend pas vraiment ?). Il précise qu’elle se plaignait qu’il lui faisait mal à rester trop longtemps en elle. Et ajoute (avec plus de douceur) : « Je ne suis pas dans son corps », entendant par là que ce n’était peut-être pas seulement une mijaurée. Et je lui sais gré de ce correctif un peu plus amène…
Il en est venu très récemment aux garçons. Je suis le quatrième, précise-t-il en souriant. Auparavant, il regardait les garçons dans la rue, sans avoir jamais eu le loisir d’assumer son désir.
Il a dit à l’une de ses amies proches la veille qu’il était gay. Il rit en se rappelant qu’elle ne voulait pas le croire. J’aime son rire. J’aime l’éclat de ses yeux quand il s’amuse de ce qu’il ou on lui dit.
Il est très affectueux après l’amour. Et je me sens bien avec lui. Je lui trouve à part moi de la prévenance et de la gentillesse, sans qu’il y entre aucun sentimentalisme déplaisant. Il m’a tendu la main en arrivant. Et presque aussitôt s’est déchaussé dans l’entrée, malgré ma protestation.
Sur le parking où je l’abandonne après l’avoir ramené en voiture un groupe de trois personnes bavarde. Je me contente de lui caresser la cuisse.
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Jérémie s’est montré vraiment affectueux. Vraiment prévenant. — Et il aura considérablement durant quelques heures allégé mon chagrin.
[Publié sur GayAttitude le 25/06/2013 à 12:06]