1673 - Etablissement (9)
10-17 juillet 2024
Bévues et grands enquiquinements dominent les pauvres derniers jours qui viennent de s’écouler. (Il faudra se rétablir.)
10 juillet
J’achète sur Internet un congélateur destiné à remplacer le congélateur hors d’usage depuis un certain temps de ma cuisine intégrée. Après d’intenses recherches, je le choisis de dimensions moindres que celui qui, après plus de trente années de bons et loyaux services, avait déclaré forfait, de façon que je puisse loger le nouveau dans le meuble à la place de l’ancien…
Abusé par le « volume utile » différent de deux modèles parmi ceux de retenus, je choisis celui qui contiendrait le plus d’aliments.
Or, je me vois livrer le lendemain — je ne rendrai compte qu’après que les deux livreurs sont partis — un congélateur coffre, alors que je croyais avoir fait l’achat d’un congélateur armoire.
La satisfaction éprouvée sur le moment se voit aussitôt remplacée par un intense dépit. Et je m’en veux de ma bévue, et, par un mécanisme (?) ou réflexe (?) bien rôdé, pense à ce que dirait mon père de cette acquisition malavisée.
Le dimanche suivant, je ne penserai pas — très significativement — à raconter ma méprise.
Histoire de la chaudière. Un ouvrier vient une première fois (le 4 juillet) pour un diagnostic concernant la panne de la chaudière qui avait empêché Judith de prendre une véritable douche. Il conclut à la nécessité de remplacer les durites de l’appareil. Entre-temps, il faut toutefois commander les pièces.
Une semaine plus tard, le chauffagiste se livre donc à une première réparation, laquelle s’avère bientôt insuffisante. Le tableau électronique a été endommagé par la surchauffe à laquelle la chaudière a été exposée.
Entre-temps, j’ai découvert les vertus de la douche solaire achetée à bas prix demeurée sans emploi entre-temps.
J’ai décidé, par ailleurs, d’évincer FG de tous les chantiers qu’il a laissés en suspens.
T., averti de ses retards et manquements multiples, a fait de même et l’a même mis en demeure de venir finir les travaux de sa salle de bain : « Pensez-vous pouvoir faire cela dans un délai raisonnable (deux semaines maximum) ou vaut-il mieux que je m'adresse à quelqu'un d'autre ? »
Je demande au chauffagiste un devis pour un cumulus électrique en remplacement d’une ancienne chaudière — devis réclamé depuis des mois, si ce n’est davantage, à FG.
Et, puisque celui-ci n’est pas près d’installer le store occultant dans ma salle d’eau que j’ai retrouvé dans ma cave, j’achète deux pare-soleil pour voitures en remplacement d’un torchon que j’avais installé en attendant mieux.
16 juillet
Le diagnostic est tombé : la chaudière est morte, et il faut donc la remplacer (pour la coquette somme de 3 500 euros !).
Je l’écris à T., entre divers ordres du jour.
Il m’avait raillé de ma lecture du Journal sexuel d’un garçon d’aujourd’hui d’Arthur Dreyfus, entamé quelques jours auparavant, dont l’épaisseur (si ce n’est le contenu) avait, au vrai, de quoi décourager (je n’avais pas soupçonné en le réservant à la médiathèque une telle quantité de pages !) :
Arthur n’est pas si « frivole » ! En outre, il est capable d’autocritique et de poésie (calligrammatique). Comme j’ai décidé de procéder à sauts et à gambades dans la lecture de son opus redoutable, débarqué entre les pages 2250 et 2270 (rien n’interdit pour autant des salto arrière), je découvre :
1 - qu’il a renoncé (après 2283 pages !) à se connecter « quotidiennement à Gindr » (hormis deux rechutes « en un an » ^^)
2 - qu’il aime les chats (p. 2296)
3 - la conclusion : “Il faut en finir avec le malheur d’être gay” (explicit ou excipit [p. 2298] — c’est selon), ce qui présuppose une culpabilité que je crois tout de même inhérente à la condition gay [laquelle vaut bien, quoi que les uns et les autres en aient, au « malheur d’aimer » bien nommé ainsi par Louis Aragon, d’ailleurs passablement gay à l’orient et au couchant de son existence !] — peut-être !
(Une page auparavant : une citation d’un nommé Jacques Salomé : « Qu’est-ce que le bonheur ? C’est renoncer au plaisir d’être malheureux » [ce qui n’est pas si bête !].)
Après-midi
Contre ma prévision — je ne pensais pas, en effet, qu’il procéderait si vite au remplacement de la chaudière —, le chauffagiste fait prévenir par sa femme de son arrivée.
Dans la salle d’attente de l’orthophoniste, je m’étonne qu’elle soit si en retard. J’envoie un message pour signaler mon arrivée. Elle surgit bientôt. En fait, je me suis trompé d’horaire. Je devais venir une heure plus tôt.
Quand je rentre en fin d’après-midi la chaudière est entièrement installée.
Mercredi 17 juillet
Khadija m’appelle tôt dans la matinée. Nous convenons d’un séjour chez elle du 24 au 29. J’achète mes billets de train.
En prenant des aliments surgelés par le congélateur, je constate que l’emballage carton est humide : l’interrupteur du bloc multiprises (j’en ignore la raison) est éteint. J’ignore (également) depuis de temps le congélateur n’a pas fonctionné. Certains aliments ne sont plus durs en surface, quand d’autres sont ramollis.
Séance à nouveau difficultueuse chez l’orthophoniste.
Première douche : avant que l’eau ne chauffe, le remplissage de l’arrosoir dans lequel je prélève une eau pour l’arrosage des plantes, est bien moindre qu’avec la chaudière précédente. Consultant le mode d’emploi, je m’aperçois en outre qu’une « touche éco » est possible pour la production de l’eau chaude. J’éprouve une vraie satisfaction à me doucher debout et non plus accroupi, position à laquelle j’étais réduit, la douche solaire étant suspendue à une hauteur insuffisante pour que je puisse prétendre à la station de l’homo erectus ¡
Ce contentement qu’augmente le plaisir d’être sous une eau idéalement chauffée balaie à plaisir, secouant les enquiquinements évoqués, les désagréments des derniers jours écoulés.