1681 - Voyage à Nancy (2)
Voyage à Nancy
(Work in progress)
(2)
23 août 2024
J’attends Judith et Norbert à la gare. Je suis venu en voiture afin de charger leurs valises dans le coffre.
Nous déjeunons sur la terrasse. Norbert est beaucoup plus prolixe qu’à son ordinaire. La veille, Judith m’a dit qu’il devait être opéré de la prostate le 26 septembre. « Son cancer […] évoluant mal, […] [c’]était l’option la plus raisonnable mais elle implique des risques collatéraux pas très drôles […]. Norbert cache au mieux ses angoisses mais je l’entends soupirer beaucoup… »
Nous passons ensuite au studio, que Norbert découvre alors. Lui aussi se montre séduit. Je constate que l’endroit est plus lumineux que dans mon souvenir. Il est vrai qu’il pleuvait lorsque nous l’avons visité. Nous en faisons le tour afin de prévoir les approvisionnements nécessaires. En fait, les placards sont vides, hormis du produit pour la vaisselle.
Nous effectuons donc des courses, Judith et moi. Judith a exempté Norbert de cette corvée. Elle remplit un caddie de diverses marchandises, dont peu paraissent destinées à leurs besoins immédiats — comme je ne peux m’empêcher de le remarquer. Elle se montre cependant efficace et nous prévenons bientôt Norbert de notre retour afin qu’il nous aide à décharger le coffre presque entièrement rempli.
Il nous attend dans la cour de l’hôtel particulier, où je décide par commodité de me garer. Il tend mollement la main pour saisir un paquet, tandis que Judith et moi gravissant les escaliers, autrement chargés… Entre-temps, les valises sont restées fermées, et je me dis que Norbert n’est vraiment pas concerné par la vie matérielle…
Je les aide à déballer et ranger les sacs de provisions, et, comme j’ai rendez-vous une demi-heure plus tard avec Claudie, les laisse, non sans leur proposer de nous rejoindre s’ils en ont envie — ce qu’ils ne feront pas.
Samedi 24
Matin
Longue promenade à Nancy : la Porte de la Craffe [sans les jardins de la Citadelle, dont j’avais oublié que l’accès se faisait par l’arrière — ce que me rappellera T. le surlendemain] ; le Parc de la Pépinière (je parle de la chanson d’Alex Beaupain, dont Norbert et Judith ignorent l’existence) ;
l’Office de Tourisme (j’achète trois cartes postales des vitraux de Jacques Gruber que j’ai déjà photographiés lors des journées du patrimoine) ;
la Place d’Alliance (je parle de la fois où j’avais vu Mathilde Panot venue soutenir la grève d’agents des Eaux et Forêts, dont j’avais entendu la harangue alors que j’ignorais encore son nom — 2019, je pense : je l’avais trouvée efficace et virulente ; Judith croit qu’il s’agit d’une députée Les Verts, ce qui me surprend tout de même un peu) ; les jardins d’eau (que je n’avais pas revus depuis la veille du premier confinement lors d’une longue déambulation faite à partir du domicile de T. depuis la Pépinière, puis le chemin du halage, puis les jardins de l’Aquarium jusqu’à la Mairie où T. était allé pour voter en ce jour de premier tour des élections municipales) : faute d’une véritable mise en valeur l’endroit s’avère plus quelconque et banal que dans mon souvenir, perdant toute la superbe d’un premier soleil printanier ; la Cathédrale, enfin (je [re ?]découvre la crucifixion due à un sculpteur de l’Ecole Ligier-Richier, ainsi que les stalles et les boiseries qui entourent le chœur réalisées par Germain Goffrand : alors que j’ai habité tout près de l’édifice durant sept ans, je ne l’avais visité qu’à l’occasion de mon déménagement en 1996 et n’étais jamais revenu depuis…).
Un mendiant à l’entrée du Crédit Lyonnais nous propose de passer la carte qu’il possède dans le lecteur à l’entrée pour ouvrir le sas duquel l’on aperçoit la verrière de Gruber puisque nous sommes samedi et que la banque est fermée.
Nous nous amusons du procédé et lui délivrons un euro à la sortie.
Au marché couvert, Judith achète un kilo de mirabelles à un petit producteur qui les vend moins cher sur les autres étals, en se réjouissant de manger de ce fruit dont elle et Norbert sont gourmands à des prix bien moins prohibitifs qu’à Paris.
Je les quitte à la toute fin de la matinée pour aller déjeuner chez moi avec dans l'idée de faire une sieste avant d'entamer l'après-midi.
(à suivre)