1674 - Voyage dans les Ardennes (1)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Voyage dans les Ardennes

 

work in progress

 

(24-29 juillet 2024)

 

1

 

[Les billets qui suivent, du 24 au 28 juillet, ont été établis à partir de notations lapidaires durant mon séjour dans les Ardennes. Etant en compagnie de Khadija tout au long des journées, ce n’est que le soir que je jetais quelques mots-balises, avant de me coucher. Aussi ne me suis-je pas à l’abri de quelques erreurs et approximations. Quant à des omissions, elles sont surnuméraires, n’ayant pas tout retenu de ces moments passés ensemble — singulièrement de nos conversations, animées sans être continues, Khadija sachant quand les rompre…]

1674 - Voyage dans les Ardennes (1)

 

24 juillet 2024

Fin d'après-midi

Je suis l’unique passager à débarquer du train à la gare de Carignan.

Khadija m’attend sur le quai opposé, de l’autre côté des voies. Je traverse devant la locomotive à l’arrêt. Nous nous embrassons, d’une étreinte moins vive que lorsqu’elle était venue à Paris (je me demande au passage si je ne me suis pas imposé chez elle, entre deux séjours de frères ou de sœurs venues habiter la maison familiale). Elle me mène jusqu’à sa voiture, une petite Toyota rouge dont j’ai oublié le modèle, dans laquelle elle m’aide à fourrer mes bagages.

Nous faisons une demi-douzaine de kilomètres peut-être avant qu’elle ne s’arrête et sorte de la voiture afin d’ouvrir le portail de sa maison puis ouvrir la porte du garage. (Durant le trajet elle me raconte les désagréments survenus pendant la semaine : après que la tondeuse est tombée en panne, c’est la voiture qu’elle a dû faire réparer. Le chat a été sévèrement agressé par un couple de ratons-laveurs, que la présence de nouveau-nés rendait d’autant plus agressifs.)

Une forte odeur de fuel imprègne l’endroit. Quatre à cinq stères de bois sont entreposées jusqu’au plafond, dont elle me dit qu’elle les a elle-même empilées là.

Elle me fait visiter la maison familiale, dont l’unique étage construit au-dessus du garage et de trois celliers à la hauteur de rue se trouve de plain-pied avec un jardin en pente montante. Le pavillon, construit essentiellement par le père de Khadija, comprend quatre chambres d’assez petite dimension — elle a préparé pour moi la plus grande —, une petite cuisine néanmoins assez bien pourvue en électroménager (un réfrigérateur et un congélateur qui dépassent notre hauteur ; une cuisinière électrique avec quatre plaques à induction, un évier double, des étagères et un bahut bas qui courent tout au long du mur où sont disposés de la vaisselle et une machine expresso ; un robot ménager et un hachoir électrique sur un meuble bas près complètent cet équipement qui indiquent des activités ménagères avisées) un séjour double plutôt grand, un W-C à côté de la salle de bains (et de la chambre qu’occupe Khadija).

Khadija propose de boire une bière dans le jardin autour d’une table pour six — jardin qu’elle me fait visiter : figuiers, mirabellier, cerisier, noisetier, petit pommier déploient leurs branches au sein d’un terrain non sans fondrières et d’un gazon qui doit être malaisé à entretenir. Tout en haut du jardin, une construction aux parpaings encore apparents contenait des clapiers pour des lapins, on y élevait chèvres et poules, permettant toute une économie domestique du fait de diverses plantes potagères.

Une guêpe attirée par la bière se montre tenace dans ses tournoiements. Nous dînons à l’intérieur autour de l’immense table de la salle à manger. Khadija a préparé un couscous berbère. J’en redoute les effets. La veille, en effet, j’ai mangé un iskender dans un restaurant turc en compagnie de T., et des troubles digestifs ont fait des leurs dès les premières heures, qui se sont prolongés toute la journée.

J’offre à Khadija l’enceinte portative bluetooth que j’avais achetée pour mes cours auprès des élèves, que je conservais dans mon casier et dont je n’avais désormais plus l’usage, ayant un meilleur équivalent depuis. Elle a l’air content de mon don (lors de son dernier passage à Paris, elle avait manifesté de l’intérêt pour celle que j’avais offerte à Pascal et F.), et se montrera bientôt enthousiaste en en écoutant le son, très correct au demeurant et suffisamment puissant pour sonoriser une salle de classe (ce pour quoi même j’en avais fait l’achat).

Nous dînons tard et nous attardons peu après le dîner, dans la perspective d’ailleurs de nous lever tôt le lendemain matin. Khadija me montre où se trouve de quoi se confectionner un petit déjeuner.

J’apprends que Khadija, depuis quelques semaines, dort sous respirateur en raison d’un très mauvais sommeil. Elle a du mal à se faire à l’engin qui lui caparaçonne le nez et la bouche, sans constater encore de vraies améliorations. Je songe que les sept années passées à soigner la mère lui auront fait négliger sa propre santé, et je l’entendrais régulièrement évoquer le fait qu’elle est en surpoids.

 

 

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