1678 - Voyage dans les Ardennes (4)
Voyage dans les Ardennes
— work in progress —
(24-29 juillet 2024)
4
27 juillet
Cette fois, il a plu sans discontinuer.
La matinée se passe à des riens. Vaisselle et courses. Khadija me montre le collège où elle a été élève, le même que celui où elle a fait son premier remplacement [à moins que ce ne soit le jour précédent ?]. Nous allons à la médiathèque en quête d’un guide sur la région : ceux que j’ai emportés ne me conviennent guère, qui obéissent à un classement alphabétique des sites et villes à visiter. Malheureusement, tous les exemplaires sont empruntés.
J’achète un poulet dans un premier supermarché, puis du pain et du vin dans un second, tout en veillant à équilibrer entre ce que se procure Khadija et mes propres dépenses. Les jours précédents, j’ai tenu à payer restaurant et musées.
Nous déjeunons et nous mettons en route.
Nous visitons d’abord le musée du feutre dans les granges de l’Abbaye de Mouzon. J’apprends ainsi que le feutre est le plus ancien textile produit par les hommes. Une production industrielle existait dans les Ardennes du fait de la manufacture locale créée par Alfred Sommer, ce qui me rappelle les moquettes presque partout en usage dans les années soixante-dix. Nous nous montrons très médiocrement intéressés par notre arpentage des lieux, malgré les qualités pédagogiques déployées ici et là. Nous sommes très impressionnés néanmoins par la vidéo en début de visite qui montre notamment le travail d’ouvriers turcs qui se jettent et se précipitent de toute leur corpulence de mastodonte pour tasser, feutrer les masses de laine cardée, moyen des plus artisanaux et voué désormais à une disparition certaine de leur métier. Et je m’attarde à regarder de très beaux vêtements conçus par des « artistes feutriers ».
J’achète à la sortie un guide de l’Ardenne, dont le logique obéit non pas à l’ordre alphabétique mais à une logique géographique — ce qui, précisément, me manquait.
Nous entrons ensuite dans l’église abbatiale Notre-Dame, sensibles aux sculptures des orgues et de la chaire.
Puis nous quittons le département des Ardennes pour la Meuse, afin de visiter la citadelle de Montmédy, que ne connaît pas Khadija, malgré des visites médicales qu’elle a effectuées déjà dans la ville.
Auparavant, nous nous rendons à Avioth, dont je photographie la recevresse.
Je constate à nouveau avoir une mémoire passablement brouillée de ces deux lieux explorés jadis avec J.-M. et Pascal lors d’un séjour dans la maison au confort rudimentaire que mon grand-père maternel avait achetée pour mes parents.
Soir
En l’absence d’épisodes de Colombo, série à laquelle, tel mon père, Khadija est immanquablement abonnée, je propose de regarder Restless, un film de Gus Van Sant dont j’avais appris l’existence par le programme télévision d’un magazine. Elle s’endort à peine le film est-il commencé. Tout au plus en a-t-elle regardé une dizaine de minutes. Le film, aimable bluette stylisée et romanesque sans souci aucun de réalisme, se laisse pourtant regarder — le jeune héros en particulier. J’en conclus que Khadija, que j’ai entendue par plusieurs fois la nuit errer dans la maison pour ouvrir la porte au chat ou aller aux toilettes doit être vraiment fatiguée.