1724 - De l'Inde au Népal, Lettre à J.-M., juillet-août 1989 (5)

Publié le par 1rΩm1

 

in  memoriam  J.-M.

 

 

Katmandou, le 17 juillet 1989

Chers l’un et l’autre,
Combien de temps depuis ma première lettre ? Je ne le sais plus. Je ne sais plus si je vous ai laissés à Agra, Gwalior ou Khajuraho — où la lettre, en tout cas, elle, a été postée… Le temps, s’il s’est fait parfois long, a manqué pour vous écrire…

Adieu l’Inde, ses rapaces et ses vautours… A Khajuraho, les temples du début du XIe siècle étaient bien beaux, pourtant, avec les sculptures érotiques.

© Internet

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Détail du mur sculpté du temple de Lakshmana (ou Lakshman) à Khajuraho en Inde © Flickr/Jean-Pierre Dalbéra

Détail du mur sculpté du temple de Lakshmana (ou Lakshman) à Khajuraho en Inde © Flickr/Jean-Pierre Dalbéra

 

Premières attaques à ce moment-là d’une diarrhée qui a perduré au-delà de soixante-douze heures. Celle-ci s’attardant, je me suis décidé à prendre des médicaments. Si elle a disparu depuis, une grande agitation intestinale demeure encore, qu’accompagne parfois un mal de crâne diffus. Je ne m’inquiète pas outre mesure, ayant d’excellents tibétains à portée de main — n’est-ce pas, Madame la B.A.B. [, médecin de J.-M.] ?


Entre Khajuro et Varanesi (Bénarès), le trajet aura duré vingt-quatre heures ! Quatre heures de trajet en bus pour faire 75 kilomètres [afin de] rallier Mahoba. Ensuite, à la gare, a commencé une longue attente (à partir de 19 heures) d’un train qui avait plus de quatre heures de retard et est entré en gare à 2 heures du matin — le plus éprouvant ayant été peut-être le zèle des fonctionnaires indiens à me vendre un billet… Je suis arrivé le lendemain à 14 heures 30 à Bénarès — 320 kilomètres plus loin.
J’ai vécu là dans une guest house des vieux quartiers, non loin du Gange. J’y ai rencontré deux trios (= 2 femmes + 1 homme x 2) français. L’un m’a pourvu en médicaments (une jeune fille était infirmière), et l’autre m’a mené jusqu’au lieu de crémation près du fleuve sacré. Un reste de corps brûlait sur un bûcher. Plus loin, un corbeau s’acharnait sur un reste de bras. Des vautours planaient dans le ciel de la ville sainte, et des chiens attendaient leur dîner. Dans les ruelles étroites — lacis fascinant entre les maisons —, les vaches obstruaient le passage (en Inde, elle se couchent au milieu des rues).
Le lendemain, nous avons fait un tour en pirogue sur le Gange pour voir les ghats — marches de pierre qu’empruntent les pèlerins, afin de faire leurs ablutions. Balade agréable, si elle n’était guère spectaculaire, en fait. Ce doit être à Calcutta que viennent se baigner des foules entières…

(à suivre)

 

 

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