1738 - De l'Inde au Népal, Lettre à J.-M., juillet-août 1989 (6)

Publié le par 1rΩm1

 

in  memoriam  J.-M.

 

17 juillet 1989 [suite]


    Je ne suis pas resté longtemps à Bénarès, tant les démangeaisons de Katmandou étaient puissantes. Il faut dire que l’Inde que j’ai traversée est une véritable fournaise. Je regrette un peu car c’est une ville fascinante [que Bénarès], surtout de par son atmosphère.
    Des deux trios, j’ai choisi le mien. Je suis parti avec eux samedi matin, Sylvaine, Jacqueline, Hervé. Tous trois noirs de peau, Hervé ayant plutôt le type indien, et les deux filles, un type africain. Je crois qu’ils sont Martiniquais tous les trois. Bref, nous avons fait route jusqu’ici ensemble.
    Et ce fut bien éprouvant. J’ignore le nombre exact de kilomètres entre Véranès et Katmandou. Nous avons voyagé, le premier jour, dans un bus dont les amortisseurs avaient connu les derniers beaux jour il y a plus de vingt ans. Dieu, que j’ai été secoué, et mon ventre, mis à rude épreuve ! Le paysage m’a un peu consolé toutefois, de rizières et de vert reposant. La route était souvent inondée et c’est à vive allure que nous avons parcouru les cinquante derniers kilomètres jusqu’à la frontière népalaise ! Douze heures de voyage exactement.

© Internet
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    A Sonauli, les douaniers ont gardé Hervé sous prétexte d’une rature inopportune sur son visa. De plus, les douaniers de Bombay avaient daté l’entrée de 1988 ! Bref, il a fallu soi-disant téléphoner là-bas pour vérifier… moyennant 200 roupies ! Après ce retard, nous avons pris connaissance des lieux où nous allions être hébergés. Un vrai trou à rats. Nous y avons fort bien dormi, de 23 heures 30 à 5 heures du matin…
    Le lendemain, nous avons changé de bus et emprunté un tacot népalais. Nous avons crevé une première fois, et eu une panne mécanique
1 ensuite. Nous sommes arrivés ici avec sept heures de retard sur l’horaire prévu après quinze heures trente de route. Ah ! les voyages…

    Heureusement, ici, c’est un petit paradis. Je vous dirai cela plus tard, quand je l’aurai mieux découvert…

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Ajout (et anamnèse), décembre 2024 : J’ai encore en mémoire la façon dont il avait été remédié à cette panne : une pièce du moteur avait lâché, et c’est, après arrêts spontanés de nombreux véhicules et consultations de divers avis quant à l'origine de la déficience, dans un couvercle de boîte de conserve façonné à ses forme et dimensions, que ladite pièce (j’ignore laquelle ¡) avait été remplacée — et que nous avons pu repartir.

Je me souviens aussi de la cabane près de laquelle, au moment du déjeuner, nous avions fait halte : y avaient été préparés les éléments de notre premier repas au Népal, dont des samosas à la viande et aux pommes de terre fortement, délicieusement épicés, l’apparente gargote se révélant un haut lieu des saveurs — pour peu qu’on accepte que la rusticité d’un plat puisse rivaliser avec des mets autrement élaborés, comme il en va souvent de la cuisine consommée auprès de marchands ambulants dans les villes, grandes et petites, en Asie.

J’ai souvent fort bien mangé à Katmandou. Mon palais s’émerveille encore du souvenir de sortes de quenelles de légumes — du moins cette préparation de divers légumes déclinant leurs différentes couleurs en avait-il la forme bonhomme et boudinée, de même que la texture fondante — nappées d’un curry savoureux, dont je n’ai jamais retrouvé l’équivalent depuis, ni en Europe, ni en Asie, mangées — si ma mémoire est exacte, ce que je crois — dans un restaurant non loin de Narayanhiti.

 

 

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