1719 - Si au moins… ça pouvait ressembler… à l’Italie ! (12)
Si au moins…
ça pouvait ressembler…
à l’Italie !
(récidive)
12
1er octobre 2024 [suite]
Après-midi
J’éprouve des difficultés à m’orienter dans Brescia : aurais-je trop l’habitude de consulter un plan sur papier ?
Après avoir arpenté les rues en vue de trouver certaines églises, je visite le Monastero di Santa Giulia — non peut-être sans pratiquer des coupes claires, de crainte de ne pas pouvoir tout voir. Je parcours tout d’abord la salle consacrée à l’art romain des premiers siècles du millénaire, sarcophages, mosaïques et ce qu’il reste de la maison de Dionysos.
A l’étage, les photographies aériennes de Massimo Sestini, qui documentent l’histoire italienne des dernières décennies, impressionnent.
Dans une aile latérale du complexe monastique se trouvent l’Oratoire de Santa Maria in Solario et l’Église Santa Giulia, dans lesquels je m’attarde étant donné la richesse de son Trésor et la splendeur des fresques, peintes pour la plupart entre 1513 et 1524 par Floriano Ferramola et son atelier.
Il monastero benedettino di San Salvatore e Santa Giulia, Il tesoro, Lipsanoteca [reliquaire], Avorio, Seconda metà del IV secolo d.C.
L'intrados de la coupole est entièrement peint en bleu et parsemé, apprend-on, d'étoiles en laiton doré.
Les informations relatives à la supposée croix processionnelle de Desiderius retiennent également mon attention, du fait notamment des multiples interventions d’artistes divers au fil des siècles.
Il monastero benedettino di San Salvatore e Santa Giulia, Il tesoro, Croce nota come "Croce di Desiderio", sol 1798 presso la civica biblioteca Queriniana, dal 1882 al Museo dell'età cristiana
Je me rends ensuite à l’Église de San Clemente, située sur la petite place du même nom, et y retrouve des tableaux d’Alessandro Bonvicini dit Il Moretto, reposant d’ailleurs là dans un tombeau monumental.
Alessandro Bonvicino detto "il Moretto" (Brescia 1498-1554), Sant'Orsola e le compagne martiri (1540-1550), Dipinto ad olio su tela, mt 2,55 x 1,68
Alessandro Bonvicino detto "il Moretto", La Vergine in glroia con S. Clemente, S. Domenico, S. Caterina e S. Maria Maddelena, 1548, mt 4,21 x 2,80, Dipinto a olio su tela centinata
Alessandro Bonvicino detto "il Moretto", Re Melchisedek offre il pane e il vino ad Abramo (1550 circa), Dipinto a olio su tela centinata, mt 2,25 x 1,80
Alessandro Bonvicino detto "il Moretto", Sposalizio mistico di Santa Caterina Messandria (1543 circa), Dipinto ad olio su tela, mt 3,10 x 1,90 [En bas, devant le socle de marbre gris, sont placés les saints Paul (à gauche) et Jérôme (à droite)]]
Puis, sans l’avoir vraiment cherché, mes pas me mènent jusqu’à la Place Paul VI. Ce hasard objectif m'amène à visiter le Duomo Vecchio.
Mes pieds se sentent déjà fourbus quand il me faut grimper la pente jusqu’au château. La promenade s’avère d’ailleurs d’un intérêt plutôt limité.
Brescia me plaît pourtant.
Fin d’après-midi
Pour me rendre jusqu’au Castello (où se trouve le Museo del Rosorgimento Leonessa d’Italia), je suis passé devant le restaurant où je m’étais présenté la veille pour m’entendre dire que la cuisine n’ouvrait qu’à vingt heures. Or, je le constate, l’endroit est fermé les mardi et mercredi, et je n’ai pas pris avec moi le papier où j’ai griffonné le nom d’un autre lieu.
J’aurais dû persévérer dans mon tour des églises bresciennes plutôt que sacrifier à ce musée historique, qui a pour unique vertu de me rappeler les films de Visconti, Senso ou le Guépard. Toute une section est dédiée à la gloire de Garibaldi, ce qui m’évoque aussi une toute récente émission de Jean-Noël Jeanneney sur France Culture, qui lui était consacrée. Le tour, que je précipite encore, en est vite fait. J’abstiens ensuite de faire le Museo delle armi, n’ayant pas le goût des armes (le dernier musée de ce type auquel j’ai dû sacrifier, inclus dans un forfait comme celui-ci, étant à la Vallette, et, hormis de m’abîmer un instant dans la contemplation de l’armure d’Alof de Wignacourt, le protecteur du Caravage à Malte, le souvenir du tableau exposé au Louvre le représentant m’y ayant alors par exception conduit, je ne m'étais que médiocrement intéressé aux canons courts et autres boulets exposés là…).
Observant les jeunes gens croisés dans le métro de Brescia et, antérieurement, dans le tramway de Bergame, force m’est de noter une récurrence capillaire, que j’érige un instant en sujet de peinture sous les espèces d’un adolescent, blond roux ou châtain clair, à la nuque rasée surmontée assez laidement d’une touffe épaisse et frisée, qui le fait ressembler à un caniche, à l’instar d’un jeune homme que je voyais partout affiché dans le tramway en caleçon et marcel au milieu d'un groupe de sportifs plutôt rébarbatifs, en tout cas hostile à son égard en ce que celui-ci ne soit pas habillé comme eux de shorts et maillots d’équipe, les désignant comme de (rébarbatifs) gros bras — tout en illustrant volentes nolentes l'encerclement de bourreaux potentiels autour de leur victime, selon des réactions, sinon homophobes, à tout le moins “cisnormées” ¡