1723 - Si au moins… ça pouvait ressembler… à l'Italie (16)
Si au moins…
ça pouvait ressembler…
à l’Italie !
(récidive)
16
4 octobre 2024, Vicence
Matin
Je vais à pied jusqu’à la Villa ai Nani décorée par Giambattista Tiepolo, dont c’est la dernière œuvre réalisée en Italie.
Je songe à la fresque du musée Jacquemart-André représentant la réception d'Henri III à la villa Contarini. J’aime la belle énergie dont ces fresques vibrent,
Giambattista Tiepolo (1696-1770), la Colère d'Achille, 1757, 300 x 300 cm [Salle de l'Iliade d'Homère]
Giambattista Tiepolo, Ruggero sull'ippogrifo libera Angelica dall'orca, 1757 [Salle du Roland furieux de L'Arioste]
Giambattista Tiepolo, Amore bendato su un coccio trainato da puti, 1757 [Plafond de la salle du Roland furieux de L'Arioste]
Giambattista Tiepolo, Mercure exhortant Enée à quitter Carthage, 1757 [Salle de l'Enéide de Virgile]
Giambattista Tiepolo, le Sacrifice d'Iphigénie, 1757, 350 x 700 cm [Salon central : le sacrifice d'Iphigénie]
les préférant d’ailleurs aux fresques de la Foresteria peintes par son fils Giovianni Domineco dans l’autre bâtiment de la villa, réservé aux visiteurs, plus policées et statiques.
Giovanni Domenico Tiepolo (1727-1804), [Famille de paysans à table ], 1757 (La foresteria de la villa Valmarana ai Nani - Salle II : les scènes de campagne)]
Peut-être cette préférence tient-elle à ce qu’allègue ce commentateur : « Dans les pièces ornées de fresques de cet édifice Giambattista Tiepolo, à l’exception de la salle de l’Olympe, passe la main à son fils et à d’autres collaborateurs, comme pour indiquer que le monde des dieux et des déesses est fini et que du drame néo-classique on passe à la comédie bourgeoise, de Métastase donc à Goldoni », mais, en dépit des charmes de la comédie italienne du XVIIIe siècle, je pourrais, à l’instar de Brassens, regretter que, dès cette époque, « le Grand Pan [soit] mort ».
Je pousse ensuite jusqu’à la Villa La Rontonda, que j’aperçois de l’extérieur mais que je ne visite pas, n’étant pas certain d’en avoir le temps, le souvenir du film de Losey (et de l’univers mozartien) ne m’exhortant qu’à demi à m’y promener.
La pluie, quoique plus fine que la veille, n’en finit pas de tomber.