1730 - Si au moins… ça pouvait ressembler… à l'Italie ! (21)
Si au moins…
ça pouvait ressembler…
à l’Italie !
(récidive)
21
Dimanche 6 octobre 2024 [suite]
Après-midi, Trévise
Le mari de la logeuse, Margareta, est venu me chercher à la gare. Je reçois un message m’informant que je dois me diriger vers l’aire des taxis ; suit un cliché de l’automobile ; César me reconnaît immédiatement et m’adresse des signes : aimables (et gracieux) procédés dont je leur suis reconnaissant.
Le trajet dure un quart d’heure environ. En fait, nous contournons par trois de leurs côtés les murailles qui ceignent la ville. Dans la voiture, ce voyant, je fais à part moi grise mine : l’appartement est loin du centre, et j’apprécie d’autant mieux qu’on soit venu me cueillir… Je déchante à nouveau en lisant dans le guide que les musées de la ville et des environs ferment le lundi.
Une fois mes affaires déballées, mon hôte me fait faire le tour des lieux dont l’accès m’est loisible. La table du petit déjeuner est déjà dressée, copieuse de bien des façons ; la chambre, la salle de bain sont impeccablement tenues.
Il me propose soit de me prêter un vélo, de me céder un ticket de bus. J’hésite un instant, mais opte pour le bus.
Mal m’en a pris puisque je comprends bientôt que je suis parti dans une mauvaise direction. Je résous d’aller à pied, mais m’égare bientôt. Et les pieds n’en peuvent mais dans mes chaussures neuves et impitoyablement plates. En outre, il me faut marcher plus d’une heure d’arriver enfin au Museo Santa Caterina.
Le jeune homme à l’entrée, bien agréable à regarder avec ses boucles hésitant entre le cuivre et le châtain, à qui je présente ma carte d'enseignant, me dit qu'elle n'est pas valable pour le musée, tout en m’accordant incontinent un tarif réduit, au bénéfice de l’âge sans doute — ce dont je pourrais me vexer si ce n’était pas fait si gentiment, d’autant que le prix du billet qui m’est concédé, apprendrai-je ensuite, est passé de 12 à 4 euros, tandis que la visite des lieux me contente de bien des façons !
J’entame ma visite par l'église désacralisée du XIVe siècle, qui abrite les fresques des Histoires de Sant'Orsola de Tommaso (ou Tomaso) da Modena.
Tommaso da Modena, Il martirio, secolo XIV, metà, affresco staccato dalla chiesa di Santa Margherita, cappella di sant'Orsola
Tommaso da Modena, Il sogno del Papa, secolo XIV, metà, affresco staccato dalla chiesa di Santa Margherita, cappella di sant'Orsola
Tommaso da Modena, Battesimo del principe d'Inghilterra, secolo XIV, metà, affresco staccato dalla chiesa di Santa Margherita, cappella di sant'Orsola
Sur les murs, les fresques de l’église sont malheureusement très dégradées.
Puis, parcourant la pinacothèque, je m’arrête une première fois devant une Vierge dont l’Enfant tient dans ses mains un chardonneret — du nom d’un chardon épineux duquel il se nourrit —, motif de la statuaire gothique appelé à s’épanouir bientôt dans la peinture italienne et préfigurant la Passion et d’autres épines, comme je l’avais appris (tardivement !) après avoir visité en visitant le Musée de la Cour d’or à Metz.
Sculptor from the Bas-Rhin or Austria, Madonna with Child, around 1360-1380, marble with traces of colour and gilding
Jacopo Bassano, Crocifissione con la Madonna, San Giovanni Evangelista, la Maddalena e San Gerolamo, 1562-1563, olio su tela
Lorenzo Lotto (Venise, 1480 - Lorette, 1556/ 57), Venere adornata dalle Grazie e da quattro Amorini, ca. 1524-1527
Domenico Robusti, detto il Tintoretto, Ritratto del senatore Bartolomeo Cappello (?), sec. XVI fine, olio su tela
Jacopo Bassano e Ludovico Pozzoserrato, San Rocco, San Sebastiano e San Fabiano, sec. XVI fine, olio su tela
Et, comme à la Pinacoteca di Brera de Milan, c’est devant un Christ de Paris Bordon — cette fois ressuscité ! — que je boucle ma rapine photographique.
Je m’installe dans un bar ensuite, afin de recharger le téléphone. Le dernier bus part à 20 heures 15.
J’improvise donc un dîner dans un restaurant choisi à la fois du fait de la distance à parcourir et de son prix. La carpaccio de bœuf angus que je choisis en entrée s’avère très bon. La suite (un gratin de pommes de terre et de champignons) est également réussie — un plat qui, j’y songe, plairait à T. Les portions ne sont toutefois pas démesurées…