1734 - Si au moins… ça pouvait ressembler… à l'Italie (24)

Publié le par 1rΩm1

 

 

 

Si au moins…

 

ça pouvait ressembler

                             

                                        à l’Italie !

 

 

(récidive)

 

 

24

 

 

 

8 octobre 2024 [suite]

Après-midi

J’erre un moment en quête d’un lieu où déjeuner. Le téléphone s’est passablement déchargé du fait de toutes les photographies prises.

Je confie le précieux engin (ne serait-ce qu’en raison des photos… et du billet d’avion !) au serveur du troisième ou quatrième restaurant où je m’aventure.

L’on se trompe de plat. Je fais bonne figure. Le plat de pâtes que j’ai entamé, sans être très copieux, est correct de toute façon.

Quand je récupère mon téléphone, je vois que j’ai reçu un message de Judith, qui n’est pas parvenue à réserver un billet pour le musée d’Orsay.

 

Je m’empresse ensuite de revoir la Basilica di Santa Maria Gloria dei Frari, puisque je n’en suis vraiment pas loin. (J’enverrai une carte virtuelle de l’Assomption du Titien à Paul, dont, dit-il, c’est le tableau préféré.)

Tiziano Vecellio (1490-1576), l'Assomption de la Vierge, entre 1516 et 1518, 690 cm x 360 cm, Huile sur panneau de bois, Basilica di Santa Maria Gloria dei Frari, Venezia

Tiziano Vecellio (1490-1576), l'Assomption de la Vierge, entre 1516 et 1518, 690 cm x 360 cm, Huile sur panneau de bois, Basilica di Santa Maria Gloria dei Frari, Venezia

Tiziano Vecellio, Pala Pesaro, 1519-26
Tiziano Vecellio, Pala Pesaro, 1519-26

Tiziano Vecellio, Pala Pesaro, 1519-26

Monumento funebre a Tiziano, realizzato nel 1843-1852 da Luigi-Pietro-Andrea Zandomeneghi, Basilica di Santa Maria Gloriosa dei Frari, Venezia

Monumento funebre a Tiziano, realizzato nel 1843-1852 da Luigi-Pietro-Andrea Zandomeneghi, Basilica di Santa Maria Gloriosa dei Frari, Venezia

Marco Cozzi, Stalli del Coro dei Frati

Marco Cozzi, Stalli del Coro dei Frati

Scultore toscano sec. XV (assegnato Jacomo Padovano), Monumento a Federico Corner, Cappella Corner, Basilica di Santa Maria Gloria dei Frari, Venezia

Scultore toscano sec. XV (assegnato Jacomo Padovano), Monumento a Federico Corner, Cappella Corner, Basilica di Santa Maria Gloria dei Frari, Venezia

Jacopo Tatti detto Sansovino (1486-1570), San Giovanni Battista (1554), Cappella Corner

Jacopo Tatti detto Sansovino (1486-1570), San Giovanni Battista (1554), Cappella Corner

Donato di Niccolò di Betto Bardi detto Donatello (1386 - 1466), S. Giovanni Battista, 1438, Cappella di S. Giovanni Battista

Donato di Niccolò di Betto Bardi detto Donatello (1386 - 1466), S. Giovanni Battista, 1438, Cappella di S. Giovanni Battista

Giovanni Bellini (1432 c.a.-1516), La Madonna col Bambino e i santi Nicola, Pietro Benedetto e Marco, 1488
Giovanni Bellini (1432 c.a.-1516), La Madonna col Bambino e i santi Nicola, Pietro Benedetto e Marco, 1488

Giovanni Bellini (1432 c.a.-1516), La Madonna col Bambino e i santi Nicola, Pietro Benedetto e Marco, 1488

 

Je retrouve aisément la tombe de Claudio Monteverdi — je me rappelais bien son emplacement —, toujours fleurie

1734 - Si au moins… ça pouvait ressembler… à l'Italie (24)

et rate mon cliché du monument funéraire pour Canova — dont j'avais, le matin, photographié la maquette à l’Accademia.

1734 - Si au moins… ça pouvait ressembler… à l'Italie (24)

*  *  *

Sorti de la basilique, je me dirige vers la Scuola Grande di San Rocco, dont je constate, et j’en suis bien contrarié, qu’elle est fermée : a lieu je ne sais, en effet, quel événement festif (pour le gratin vénitien), tandis qu’on dresse les tables pour les convives. J’aurais pourtant aimé revoir tous les chefs d’œuvre du Tintoret qui s’y trouvent.

1734 - Si au moins… ça pouvait ressembler… à l'Italie (24)

 

Il pleut tant et plus. Trop d’eau sur, sous et dans Venise gâche tous ses attraits. Je décide de récupérer ma valise, d’autant que, après vérification, la Ca’ d’Oro est trop loin pour n’être pas complètement trempé avant de m’y rendre.

Après un verre dans un bar où je consigne ces lignes, je prends le train jusque Mestre. (Je m’amuse du dispositif anti-pigeons au-dessus du panneau indiquant la station de la gare : j’en adresse un cliché à T., dont le toit est envahi par ces volatiles bruyants et proliférants.

1734 - Si au moins… ça pouvait ressembler… à l'Italie (24)

L’on m’indique un bar-tabac à l’extérieur de la gare, où j’achète donc étourdiment des timbres, non de la poste publique italienne (ufficio nazioale francobolli ¡) que je pourrais jeter dans quelque boîte rouge, mais distribuée par une compagnie privée, qu’il me faut alors confier, quoi que j’en aie, à une boîte jaune à l’intérieur même du café. [L’ironie voudra que les trois cartes postales achetées à Padoue ne parviendront que… presque deux mois et demie après, Valérie me signalant l’arrivée de celle qui lui était destinée (ainsi qu’à son mari) le 16 janvier suivant, et JFD, trois jours plus tard !])

 

Soir

L’incident augurait à coup sûr d’une soirée calamiteuse.

L’aéroport, d’abord, s'avère bondé et aussi peu accueillant que possible. Qui plus est, j’y suis trois heures avant le décollage, et l’on a toutes les peines à trouver une place assise.

La dépose des bagages se fait automatiquement, c’est-à-dire par les soins propres du voyageur. Qui pèse ses valises et procède à leur étiquetage. Je suis parmi les premiers, et une française, assistée préalablement par l’unique préposée de la compagnie aérienne, m’éclaire quant à la procédure à suivre. Après avoir passé les divers contrôles et accédé à la zone d’embarquement, trouver que manger et m’installer pour ma dînette n’est pas une sinécure. Et je tache mon pull vert amande de vin rouge en avalant de travers et en expectorant involontairement la gorgée que j’ai en bouche. Je rince abondamment aux toilettes le pull, en doutant de pouvoir le récupérer plus tard.

L’avion est en retard. L’embarquement se fait malgré tout, mais nous nous trouvons alors parqués devant une porte fermée, en attendant un bus qui n’arrive pas. Nous demeurons là, debout et quasi immobiles du fait de la presse, durant presque vingt minutes.

L’avion n’est plein qu’aux deux tiers. Il n’y a personne dans la rangée tout à l’arrière où j’ai réservé mon siège — ce que j’apprécie tout particulièrement.

*  *  *

Las, le retour, en revanche, s’avère catastrophal. Je reçois tout d’abord, en guise d’accueil, un message d’Angelo : le réfrigérateur serait mort. Le retard de l’avion est tel qu’aucun RER ne circule plus, tandis que le bus “noctilien” qui me mènerait à Paris présente des horaires incertains. Par sûreté, je lui préfère un autre bus, qui va jusque Opéra et chauffe sur le quai, où s’entassent les voyageurs.

Alors que je pose mon “navigo” avec le secret espoir que l’automate validera mon trajet, j’entends un signal sonore ininterprétable — et vois que s’affiche un “0” tout ironique. Je me méprends alors et crois devoir m’acquitter d’un billet. A ceci près que la vente de billet ne se fait qu’au moyen d’une carte bancaire. Etant donné l’affluence des passagers, je juge d’abord que le seul conducteur n’aura aucun moyen de déterminer s’il aura embarqué des fraudeurs et, tout autant et surtout, aucun moyen de le vérifier. Puis, obéissant à un stupide souci d’honnêteté de citoyen que mène en laisse son surmoi, je pose sur la machine ma carte bancaire, entendant alors un même signal sonore d’acquiescement. Peu après, puisque j’ai décidément et toujours l’esprit de l’escalier, je comprends que j’ai, en fait, payé deux fois : me restait sur mon “pass” un billet de la fois où, devant prendre l’avion pour Naples, j'avais renoncé à un trajet en RER, celui-ci restant à quai pour une durée indéterminée, sautant  finalement dans un taxiet c’était ce billet inemployé qui venait de m’être débité ¡

A Opéra, le bus nous ayant déchargés trois minutes tout au plus avant le départ de la rame de l’avant-dernier métro de la ligne 3, je n’ai pas le temps de recharger mon “navigo” hebdomadaire — et je grille un ultime billet pour parvenir le plus vite possible à bon port.

Il est plus d’une heure et demie du matin quand, après avoir savonné énergiquement et rincé mon pull maculé, il m’est loisible de préparer mon lit et d'enfin me coucher…

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article