1740 - Si au moins… ça pouvait ressembler… à l'Italie (29)

Publié le par 1rΩm1

 

 

 

 

Si au moins…

 

ça pouvait ressembler

                             

                                        à l’Italie !

 

 

(récidive)

 

 

29

 

 

 

11 octobre 2024

Matin, Musée d’Orsay [suite]

Nos pas nous portent ensuite jusqu'à l’exposition consacrée à une artiste-peintre norvégienne, Harriet Backer, dont nous ignorions tout jusqu’alors (c’est, de fait, la première rétrospective qui lui est consacrée en France).

Harriet Backer, Autoportrait [inachevé], 1910, Huile sur toile, Collection particulière

Harriet Backer, Autoportrait [inachevé], 1910, Huile sur toile, Collection particulière

Kitty Kielland (1843-1914), Harriet Backer dans son atelier, Paris, 1883, Huile sur toile, Lillehammer, Lillehammer Kunstmuseum

Kitty Kielland (1843-1914), Harriet Backer dans son atelier, Paris, 1883, Huile sur toile, Lillehammer, Lillehammer Kunstmuseum

Parmi d’autres tableaux d’autres consœurs et des paysages, nous séduisent  en particulier les scènes intimes et colorées.

Harriet Backer  (1845-1932), Intérieur, le soir, 1896, Huile sur toile, Oslo, National Museum

Harriet Backer (1845-1932), Intérieur, le soir, 1896, Huile sur toile, Oslo, National Museum

Harriet Backer, Intérieur bleu, 1883, Huile sur toile, 66 x 94 cm, Galerie nationale, Oslo

Harriet Backer, Intérieur bleu, 1883, Huile sur toile, 66 x 94 cm, Galerie nationale, Oslo

Asta Nørregaard (1853-1933), Dans l'atelier à Paris, 1883, Huile sur toile, Oslo, Norske Selskab

Asta Nørregaard (1853-1933), Dans l'atelier à Paris, 1883, Huile sur toile, Oslo, Norske Selskab

Harriet Backer, Le compositeur Johan Backer Lunde, 1896, Huile sur toile, Oslo, National Museum

Harriet Backer, Le compositeur Johan Backer Lunde, 1896, Huile sur toile, Oslo, National Museum

Harriet Backer, Musique, Paris, 1887, Huile sur toile, Bergen, KODE Bergen Art Museum

Harriet Backer, Musique, Paris, 1887, Huile sur toile, Bergen, KODE Bergen Art Museum

Harriet Backer, Le Grand Frère jouant au piano, 1890, Huile sur toile Göteborg, Gothenburg Museum of Art

Harriet Backer, Le Grand Frère jouant au piano, 1890, Huile sur toile Göteborg, Gothenburg Museum of Art

Harriet Backer, Musique, Intérieur à Kristiania, 1890, Huile sur toile, Oslo, National Museum

Harriet Backer, Musique, Intérieur à Kristiania, 1890, Huile sur toile, Oslo, National Museum

Harriet Backer, Chez moi, 1887, Huile sur toile, Oslo, National Museum

Harriet Backer, Chez moi, 1887, Huile sur toile, Oslo, National Museum

Harriet Backer, Femme cousant à la lueur de la lampe, 1890, Huile sur toile collée sur panneau de bois, Oslo, National Museum

Harriet Backer, Femme cousant à la lueur de la lampe, 1890, Huile sur toile collée sur panneau de bois, Oslo, National Museum

Harriet Backer, Intérieur du pensionnat de Nordgård, 1926-1930, Huile sur toile, Collection particulière

Harriet Backer, Intérieur du pensionnat de Nordgård, 1926-1930, Huile sur toile, Collection particulière

Harriet Backer, Le Chœur de l'église de Tanum, 1892, Huile sur toile, Collection particulière

Harriet Backer, Le Chœur de l'église de Tanum, 1892, Huile sur toile, Collection particulière

Harriet Backer, L'Autel de la stavkirke d'Uvdal, 1909, Huile sur toile Bergen, KODE Bergen Art Museum

Harriet Backer, L'Autel de la stavkirke d'Uvdal, 1909, Huile sur toile Bergen, KODE Bergen Art Museum

Harriet Backer, Bibliothèque de Thorvald Boeck, 1902, Huile sur toile, Oslo, National Museum

Harriet Backer, Bibliothèque de Thorvald Boeck, 1902, Huile sur toile, Oslo, National Museum

Harriet Backer, Vue de ma fenêtre, 1912, Huile sur toile, Collection particulière

Harriet Backer, Vue de ma fenêtre, 1912, Huile sur toile, Collection particulière

Harriet Backer, Paysage à Bærum, 1890, Huile sur toile, Oslo, National Museum

Harriet Backer, Paysage à Bærum, 1890, Huile sur toile, Oslo, National Museum

 Harriet Backer, À Sandvikselven, 1890, Huile sur toile, Oslo, National Museu

Harriet Backer, À Sandvikselven, 1890, Huile sur toile, Oslo, National Museu

 

Nous nous installons dans le café du musée. Je confie à un serveur mon téléphone et son chargeur, l’appareil s’avérant déjà plus qu’à moitié déchargé.

Judith me confie que Norbert se montre très agressive envers elle. Elle allègue que la souffrance le rend d’autant plus cruel qu’il n’a guère fait l’expérience de la douleur auparavant, proposition qui me paraît tout à fait crédible (me revient à ce sujet que Norbert avait paru ébranlé, lorsque, je ne sais à quelle occasion, j’avais rapporté les propos de J.-M. sur son lit d’hôpital comme quoi il estimait avoir eu, sa génération ayant été singulièrement épargnée par des moments tragiques, voire difficiles, « une belle vie » — propos qui m’avaient, de fait, moi aussi, impressionné quand je les lui avais entendus tenir).

Et, comme Norbert n’est pas en état, elle annule le déjeuner au restaurant prévu le lendemain.

 

Après-midi

C’est à très larges enjambées que je parcours l’exposition du Musée des arts décoratifs sur les grands magasins. Le gardien vu la veille à qui je demande où je demande où elle se trouve me reconnaît et me renseigne avec chaleur.

Je ne suis que très médiocrement concerné par ce que j’y vois, qui s’en tient à la surface des images produites, centrées sur des affiches et les modes vestimentaires du temps — quand ce qu’on y apprend au plan socio-historique relève du déjà su. En outre, beaucoup de monde, à nouveau, piétine sur une surface réduite, asphyxiant toute prise d’intérêt.

Ce qui attire mon attention demeure marginal, presque extérieur à ce qui draine les regards : des meubles art déco,

Étienne Kohlmann (1903-1988), Buffet, Vers 1924, Marbre Campan, palissandre verni et marqueterie ivoire et ébène

Étienne Kohlmann (1903-1988), Buffet, Vers 1924, Marbre Campan, palissandre verni et marqueterie ivoire et ébène

Maurice Dufrène (1876-1955), Commode, Vers 1925, Amarante, acajou, tulipier de Virginie, palissandre, bois de violette, ébène noire, okoumé, panneau de bois latté (dont moulé), laiton argenté et glace,  Paris, musée des Arts décoratifs

Maurice Dufrène (1876-1955), Commode, Vers 1925, Amarante, acajou, tulipier de Virginie, palissandre, bois de violette, ébène noire, okoumé, panneau de bois latté (dont moulé), laiton argenté et glace, Paris, musée des Arts décoratifs

un cheval-tricycle qui me paraît avoir tout le merveilleux d’un « tambour-trompette » leirisien et me ramène au cheval à bascule en carton-pâte de mon enfance, sur lequel je n'étais qu'exceptionnellement autorisé à grimper…

Anonyme, Cheval tricycle, 1880-1900, Fer, bois et cuir, Paris, musée des Arts décoratifs

Anonyme, Cheval tricycle, 1880-1900, Fer, bois et cuir, Paris, musée des Arts décoratifs

 

Vingt minutes plus tard, dont je précipite l’issue, je suis ressorti.

*  *  *

Je me rends ensuite aux Halles dans l’idée de voir Vivre, mourir, renaître, le nouveau film de Gaël Morel. Comme j’en ai le temps, je visite l’Église Saint-Eustache, désormais rouverte et que je n’ai jamais vue auparavant.

Je découvre ce tableau de jeunesse de Rubens, les Pèlerins d’Emmaüs, encore sous influence caravagesque et récemment rénové

Pierre-Paul Rubens, Les Pélerins d'Emmaüs, Paris, Eglise Saint-Eustache, chapelle Saint-Pierre-L’Exorciste

Pierre-Paul Rubens, Les Pélerins d'Emmaüs, Paris, Eglise Saint-Eustache, chapelle Saint-Pierre-L’Exorciste

© Internet (Wikipedia Commons)

© Internet (Wikipedia Commons)

ainsi que cette œuvre d’un peintre maniériste florentin, Santi di Tito, représentant Tobie et l’Ange.

Santi di Tito (1536-1603), Tobie et l'Ange

Santi di Tito (1536-1603), Tobie et l'Ange

 

Alors que je bois ensuite un verre en attendant l’heure du cinéma, je reçois un message d’Aurélien. Il s’apprête à quitter Paris. En pleins préparatifs de déménagement, il ne pourra me rencontrer dans les prochains jours. « Nous jouons de malchance », écrit-il. Il me demande mon adresse postale (que, normalement, il devrait avoir) afin de pouvoir m’adresser son prochain ouvrage à sa parution — ce qui me rappelle, non sans dépit, qu’il devait le faire pour son dernier roman, et qui n’avait pas été suivi d’effets. Je suis naturellement déçu de l’impossibilité de nous voir. Et, comme malgré moi, je m’interroge sur le degré de sincérité à mon égard.

Apparemment, le chargeur du téléphone, que je branche après avoir constaté un défaut de batterie malgré la recharge le matin même, a rendu l’âme. J’essaie une autre prise, que me désigne très aimablement le serveur, sans plus de résultat.

*  *  *

Le film de Gaël Morel et la prestation des acteurs — celle de l’actrice, en particulier — me séduisent assez. La forme en est plus sage et lisse, plus “classique” (avec les défauts des qualités que j’entends en recourant à cette épithète) que les précédents films que j’aie pu voir du cinéaste…

Victor Belmondo et Théo Christine dans “Vivre, mourir, renaître” de Gaël Morel

Victor Belmondo et Théo Christine dans “Vivre, mourir, renaître” de Gaël Morel

 

Soir

C’est avéré, la batterie de mon téléphone n’en peut mais.

J’erre longtemps avant de trouver un magasin de réparation.

Après vérification, le téléphone n’est pas endommagé. Je me fais donc vendre un chargeur et un câble, pour m’apercevoir ensuite que le câble seul était endommagé…

Il est tard quand je rentre dîner. Je me sens fatigué.

 

Nuit

Et je dors mal. Mon sommeil s’interrompt sans raison que je sache au creux de la nuit…

 

 

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