De Lille à Bruges (6)
Journal extime
(15 - 23 juillet 2025)
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Samedi 19 juillet 2025
La réalité (météorologique) a fait mentir la chanson de Jean-Roger Caussimon mise en musique par Ferré (ainsi que les prévisions de la veille) puisque, comme ç’avait été le cas quelque quarante ans plus tôt avec Bernard, il aurait dû pleuvoir à Ostende. J’ai le souvenir d’une journée gâchée par une pluie battante. Mais nous étions, vrai, mal assortis, B. et moi — de toute façon. Lui, avait découvert les garçons tard, alors qu’il se tenait aux abords de la quarantaine. Il entendait rattraper le temps volé à sa jeunesse. Il avait jeté son dévolu sur moi, qui l’aimais bien et qui néanmoins ne l’aimais pas. J’ai toutefois un ramentevoir affectueux à son égard.
A présent, en compagnie de Khadija, la météorologie jouait les auxiliaires précieuses. Nous sommes partis en écoutant Eddy de Pretto dans la voiture, que paraissait apprécier Khadija et qui avait parcouru sur son téléphone les paroles de “Mamere”. A l’arrivée, le soleil perçait les nuages, nous épargnant la pluie au cours de notre promenade en ville.
Nous avons donc pris une première bière sur une terrasse ensoleillée aux alentours du midi.
Puis Khadija a voulu — c’était en fait le but premier de notre excursion — tremper dans la mer ses pieds. La plage était raisonnablement peuplée. Je me suis entre-temps installé sur une terrasse-buvette et entamé la rédaction de ces lignes-ci.
Après avoir un peu vagué au gré des rues, nous avons ensuite déjeuné d’un kebab, copieux et correct.
Le musée vanté dans le guide — le Mu.ZEE — que nous visitons ensuite s’avère à nos yeux exigeants très petit et, à proportion, cher et décevant.
En travaux, nous explique-t-on, sa surface est réduite à une seule aile. Je prends malgré tout quelques clichés de tableaux qui interpellent mon regard.
Maryam Najd (née en 1969), Wanderlust, 2016, Olieverf op doek / Huile sur toile, Collectie Mu.ZEE, Ostende
(Ce premier tableau s’intitule d’une ironie tout amère Wanderlust — « terme allemand qui désigne […] l'envie de voyager, de découvrir le monde », ainsi que nous apprend Wikipedia. Les autres, tous des « marines », célèbrent plus bénignement « les chevaux de la mer »…)
Henri Victor Wolvens (1896-1977), Grote marine/ Grande marine, 1954, Olieverf op doek / Huile sur toile, Collectie Mu.ZEE - Collectie Stad Oostende
Jan De Clerck (1881-1962), Witte marine/ Marine blanche, s.d. (ca. 1924), Olieverf op doek / Huile sur toile
J'achète une carte postale d'une œuvre — un Autoportrait au miroir saisissant — qui n'était pas exposée.
Au sortir de là, nous longeons la plage à pas de béguine alanguie.
Trois piqûres d’insecte alignées sur le bras gauche — la morsure d’une araignée ? — me démangent furieusement. Le venin administré expliquerait-il la brusque fatigue dont je suis victime ? Nous nous arrêtons sur un banc afin que je puisse me défatiguer un instant.
Soir
Nous dînons dans l’appartement.
Puis nous prenons un verre de vin dans le vieux Lille, rue de Gand.
Je crois reconnaître, sinon la rue, le quartier où m’avait emmené Cyril, mon sympathique logeur d'octobre 2014.
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![Henri Victor Wolvens, Marée haute [?], 1951](https://image.over-blog.com/0IreAtREUxYUoAD3-J-jWoU_SgA=/filters:no_upscale()/image%2F1267654%2F20251024%2Fob_a5a25a_img-3713.jpeg)
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