De Lille à Bruges (7)

De Lille  à Bruges

 Journal extime

(15 - 23 juillet 2025)

7

20 juillet 2025

Matin

Puisque nous en sommes proches, nous visitons le plus grand marché de Lille qui a lieu tous les dimanches dans le quartier de Wazemmes.

Nous achetons des olives noires, amandes, noix de cajou, pistaches, ainsi que, dans une pâtisserie, un cheesecake et une tarte au citron. Je me procure aussi un étui pour le téléphone portable, pur plastique mais au prix modique de 5 euros.

Nous poussons jusqu’à la Maison Folie Wazemmes,

puis errons dans le quartier peuplé d’immigrés du Maghreb. Khadija me parle de l’Algérie, de sa détestation des hommes qui tiennent en lisière les femmes : quand elle passait aux terrasses où les mâles tenaient assemblée, elle s’appliquait à soutenir leurs regards. Elle me désigne des galettes et plats que les femmes cuisent devant nos yeux, installées devant leurs éventaires de rue.

Cette promenade dans un quartier, populaire et authentique, nous aura contentés et mis en appétit.

Après-midi

Nous nous rendons d’abord au Musée de l’Hospice Comtesse. Tout en arpentant le Vieux-Lille, une vitrine — celle-ci parce qu’elle rappelle mes propos de l’avant-veille au sujet des pigments employés par Jean-Marc Nattier —, une façade d’immeuble, une enseigne aimantent mon regard.

Une exposition d’une artiste contemporaine, Nadia Naveau, se déploie dans la toute première salle du musée.

Nadia Naveau, Centurion City, 2025, Céramique, 120 x 228 x 136 cm [avers et revers]

Nadia Naveau, Braize en Août, 2021, Polystyrène et plâtre, 94 x 112 x 280 cm

Nadia Naveau, Athena 2.0., 2024, Polyester, poudre de marbre noir, pigment, 160 x 230 x 265 cm

 Le jeune homme auquel j’adresse quelques questions au sujet de la sculptrice, s’avère non seulement intéressant à écouter en faisant montre d’une culture opportune, mais encore agréable à regarder. Je n’ose le prendre en photo à la dérobée parmi les œuvœuvres…

Nadia Naveau, Roi, je t'attends à Babylone, 2024, Plâtre, pâte à modeler, 130 x 110 x 90 cm, Collection privée

Nous visitons ensuite la Cathédrale Notre-Dame-de-la Treille et nous amusons de cette réalisation aux dessins naïfs figurant les peuples du monde, dont le graphisme évoque quelque bande dessinée.

La rosace de Ladislas Kijno résiste de tout son jaune à la capture photographique.

Nous prenons une, puis deux bières ensuite dans un bar qui ne compte pas moins de vingt-cinq tireuses, où l’on sert des bières locales du Nord Pas-de-Calais ou de Belgique.

Soir

Khadija, inquiète de l’ampleur qu’ont prise les piqûres d’insecte à mon bras, téléphone à son frère, médecin, qui conseille la prise d’un antihistaminique.

Après avoir dîné, Khadija s’initie à la tablette que je lui ai offerte. Je ne sais pas toujours répondre aux questions qu’elle me pose, mais elle semble plutôt bien s’emparer de son fonctionnement.