Lettre à J.-M. et Pascal (20 septembre - 5 octobre 1988) (3)

Publié le par 1rΩm1

 

in  memoriam  J.-M.

Reims, le 27 septembre 1988

    Mon emploi du temps  présente d’ores et déjà des redites. Je n’ai pas le Monde déployé face à moi, mais c’est bien la même salle de cinéma… “Mardi soir du Gaumont” (donc) où ce soir l’on joue Gandahar. Quand on est cinéphile et qu'on veut se sortir… — et « quand on aime la vie », bien sûr !… Peut-être aurai-je aussi la chance de revoir, comme pour Trois Sœurs, mon petit blond préposé-P-&-T-durant-les-vacances-et-toujours-élève-à-L***, car, après tout, n’est-ce pas, les élèves de L*** [puisque, n’est-ce pas, tu y as été élève, Pascal, en un autre temps]…
    Hier, c’est avec W. que j’ai vu Une affaire de femmes, qui m’a bien plu.

Lettre à J.-M. et Pascal (20 septembre - 5 octobre 1988) (3)

Elle doit être à **** ce soir : elle ne sait pas la chance qu’elle a… Christophe est parti  faire les vendanges près de Château-Thierry. Pas de nouvelles de Lindsay, de Nathalie, Patrick, Judith… Vous ai-je dit ? je ne

 

28 septembre

— Non, je ne vous l’avais pas dit, j’en suis à peu près certain ! (Le film a commencé, interrompant mes écritures…)
    Je (me) reprends aujourd’hui, il est 16 heures 15, je suis rentré au P*** (c’est l’endroit où la clientèles est très “m’as-tu vu ?”).
— Vous ai-je dit (donc) que Janine et Idrissou m’ont invité le week-end du 15 octobre à venir à Paris ? J’aurai plaisir à les revoir…
    J’ai répondu à la lettre de Philippe. J’ai repris des écritures là où je les avais laissées il y a longtemps… Je me trouve face à une pile impressionnante de rédactions, par ailleurs, que je n’ai, bien entendu, pas la moindre envie de corriger… ni même de lire !
    Je suis un peu d’humeur cyclothymique, en ce moment. Est-ce la nostalgie de **** déjà ? Il faut dire que je suis depuis quarante-huit heures sans musique, suite à un incident électrique qui a tout fait sauter (j’ai shooté dans une prise défectueuse). J’ai changé tous les plombs, mais m’a résisté une pièce étrange sur le tableau des fusibles — pour laquelle je viens d’acheter un tournevis et que je viens de démonter. Quatre prises échappent à mon contrôle, et j’espère que c’est là la raison ! Si vous ajoutez à cela que la chasse d’eau s’est mise à fuir, que gouttent les robinets de l’évier et de la salle de bain, vous aurez le tableau complet des incidences matérielles sur mes humeurs fragiles et versatiles — et vous n’ignorez pas combien j’aime bricoler ! Ça + les copies + le ménage + le ciel gris + un peu de fatigue… me donnent l’envie d’aller me coucher ! (Le ciel gris ? pardon, désormais il pleut, et la ville ressemble à un sac poubelle de l’agglomération de **** !) Vous dirai-je aussi qu’à cette heure je me sens seul dans cette ville étrangère ? 
— Non, je ne vous le dirai pas : c’est mieux, après tout, que S*** et ses mercredis où je ne sortais pour ne pas rencontrer les élèves.

    Je ne sais pas quand je serai retour sur ****. Quand je craquerai vraiment. On n’en est pas là tout de même.
    A plus tard donc (au plus tard : aux vacances de la Toussaint).
    Recevez d’affectueuses pensées.

    Romain

 

 

 

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