1471 - Lettre à J.-M. et Pascal (février 1989) (2)

Publié le par 1rΩm1

 

in  memoriam  J.-M.

 

15 février 1989 [suite]

    En rentrant du travail hier, mon premier geste a été d’appeler W., absente ces derniers jours en raison du remplacement qu’elle fait à Suippes. Nous avons convenu de dîner ensemble. Eric s’est adjoint à nous, et, sur sa proposition, nous sommes allés manger dans un restaurant sénégalais, “La Casamance”.
    Les oreilles d’Hervé ont dû siffler… Hier soir, il avait le mauvais rôle ! Eric et lui se sont engueulés, il y a peu, en discutant politique. Drôle d’idée, d’ailleurs. En plus du fait que ce genre de conversation n’a souvent pour vocation que de mettre en fureur les interlocuteurs, il ne me serait pas venu à l’esprit de souhaiter un débat d’opinions avec Hervé, dont les futilités verbales sont un véritable régal ! (D’ailleurs, même avec Eric…) Voilà donc notre blond propriétaire terrien cloué au pilori — et, avec lui, toute l’intolérance pédé à plumes et à paillettes. Soit. Mais, enfin, il y avait un peu (ou pas mal) de mauvaise foi de la part d’Eric, et j’ai pris quelque peu la défense, en face, d’Hervé, me sentant, ce faisant, devenu l’avocat du diable, d’autant que je n’en avais grand-chose à faire, au fond… Et si lui et Christophe, aux dires d’Eric, [autre doléance visant Hervé,] vivent une relation bancale, Hervé n’est pas seul en cause — et… bref… bref… Tout cela sentait à plein nez le mal-être pédé, lâche et fanfaron, tour à tour critique puis ingénu, et j’aurais préféré me trouver en tête-à-tête avec W. D’autant qu’ensuite il semblait qu’il n’y avait plus rien à dire, ni sur Hervé, ni sur Christophe, ni sur les uns ou les autres — ni sur soi, en particulier. Encore une révolution de salon avortée. Et je n’ai pas trouvé la logique du discours…

*  *  *

    Pour l’heure, je suis au “Palais”, hésitant sur la suite des événements.

© Internet

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Je n’ai rien fait de ce mercredi, sinon fait rougir quelques copies de leur quasi nullité. La mienne a deux pages déjà, mais laissons le sujet…

Il a fait beau, cela m’a rendu paresseux, dérogeant à tous mes devoirs avec des livres, des disques — et beaucoup de temps étiré. Je ne sais pas si je dois persister ou faire semblant d’élever la journée à plus de dignité.

(à suivre)

 

 

 

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