1361 - Dieppe, Dieppe, Dieppe… hourra ! (3)
Dieppe, Dieppe, Dieppe…
hourra !
Journal extime
(2 – 8 août 2021)
work in progress
3
Nuit du 3 au 4
Après lu une vingtaine de pages de le Mausolée des amants, je me couche à 21 heures 45, soit presque avant le soleil, mais se lève après lui vers 6 heures 45. Même si ma nuit a été interrompue en son mi-temps, ces huit et neuf heures de sommeil sont exceptionnelles. Il faut dire que, l’immeuble conduisant le bruit — bien plus, je m’en aperçois, que dans mon propre immeuble — en tous lieux, je me suis bien vissé profondément des bouchons dans les oreilles afin de n’en être pas importuné.
Matin
Je glisse, après m’être relevé pour saisir une serviette, dans la baignoire et me reçois vraiment mal sur le flanc droit.
Je vais ensuite à Varengeville-sur-Mer, non sans avoir photographié de la route les falaises devant la plage de Pourville — dont j’apprends qu’elles ont été peintes par Monet.
[Je ne saurai que plus tard, en visitant le Musée Thyssen à Madrid, qu’il a peint également la falaise vue de Varengeville
Claude Monet París, 1840-Giverny, 1926, Marée basse à Varengeville, 1882, Huile sur toile, Madrid, Colección Carmen Thyssen [cliché du 13 mai 2022]
— celle que j’ai photographiée ce matin-là depuis les hauteurs du cimetière, sans vrai succès d’image ! ]
Le cimetière marin abrite les tombes de Georges Braque et d’Albert Roussel.
Les ouvriers en charge de la restauration me saluent poliment les uns après les autres quand je les croise.
Puis je me rends jusqu’à la Chapelle Saint-Dominique,
dont les vitraux sont également de Braque.
Enfin, je visite le Manoir d’Ango, construit par Jehan Ango, riche armateur de Dieppe.
« Le Manoir » — m’apprend la documentation d’accompagnement — « est directement inspiré des constructions de la Renaissance, dont il est le représentant unique en Normandie ».
Aile Est, cheminée de la pièce d'agrément (en haut des pilastres, Jehan Ango et son épouse, Anne de Guillebert
Je m’attarde dans les jardins, en particulier devant la pièce d’eau.
Je rentre pour déjeuner, serrant dans ma sacoche les deux cartes postales achetées dans les deux églises.
Après-midi
Au musée Jacques-Emile Blanche d’Offranville — où le portraitiste a vécu, de 1902 à sa mort —, on ne demande pas le “pass sanitaire” à l’entrée. Il est vrai qu’il n’est pas besoin : le musée est tout petit — et j’y suis seul.
Jacques-Emile Blanche (Passy 1861 - Offranville 1942), Offranville, Rose et Jacques-Emile dans le salon rouge, Huile sur toile, 1937
* * *
Au retour, je fais à nouveau quelques achats pour le dîner.
Puis je me rends jusqu’à la falaise qui domine le Pollet, dont j’arpente les hauteurs pour jouir de la vue sur le port, avant de visiter la chapelle de Notre-Dame-de-Bon-Secours, tapissée de plaques funéraires en la mémoire des marins morts en mer, le « bon secours » étant réservé à l’au-delà…
A l’autre bout de la ville, le Château-Musée est ouvert, mais l’exigence du “pass” est rappelée à divers endroits. Il est tard de toute façon, et il ne servirait de rien de parlementer.
Je rentre donc et entreprends de préparer à manger.