1190 - En attendant Vendémiaire (7)

Publié le par 1rΩm1

 

 

EN  ATTENDANT  VENDÉMIAIRE

 

JOURNAL EXTIME

 

(17-22 septembre 2020)

 

7

 

21 septembre [suite], fin d’après-midi et soirée

Je suis content de retrouver Aymeric1.

J’escompte parler de manière plus fluide qu’en compagnie de Judith auparavant — parce que les mots trébuchaient souvent. (Pourtant, si les phrases venaient aisément tout d’abord, les bégaiements se feront de plus en2 plus nombreux au cours de la soirée. La fatigue sera même telle que, au moment où nous prenons un dernier verre, je m’absenterai malgré moi de la conversation, celle-ci languissant quelque peu, cependant que nous envisageons de rejoindre nos domiciles en appréhendant une nuit trop courte.)

*  *  *

Dans un premier temps, installés dans un café où nous sommes déjà allés, je parle beaucoup, Aymeric désirant connaître, lui aussi, les détails de ce qui m’est arrivé. Je raconte donc.

Il se satisfait de son nouveau travail. Pour être plus précis, il ajoute que, au vrai, celui-ci était « inespéré ». Il pourra se laisser rouler ainsi jusqu’à la retraite.

En revanche, les voisins qui logent au-dessus de son appartement sont bruyants — jusqu’à l’incommoder. Il envisage même la possibilité de déménager.

Il déplore de ne pas beaucoup lire durant cette période.

Il a séjourné chez sa sœur3 en Bretagne. Il dit ne pas s’y sentir chez lui. Sa mère se trouve désormais dans un espace fermé4, réservé aux patients de la maladie d’Alzheimer.

J’évoquerai la fuite de ma mère hors l’institution où elle est désormais placée.

Tout à notre conversation, deux heures ont passé5 sans que nous nous n’en apercevions très bien.

*  *  *

J’ai réservé dans le restaurant indien où nous sommes désormais accoutumés. Nous commandons, non sans quelques errements, notre repas. Je retrace les préventions qu’a eues B. quand nous avions dîné là la fois précédente, qui avait réclamé une carte pour ne pas avoir à utiliser la tablette que nous avait tendue6 le garçon. Fort du souvenir que j’avais du dessert auquel elle avait dit avoir pris plaisir, nous terminons notre repas par cette sorte de nougat glacé à la pistache.

Comme précédemment, le repas nous plaît beaucoup, et la demi-bouteille de beaujolais s’accorde bien avec les plats.

* * *

A un moment, l’idée me traverse du décès de R. Mais j’aurai finalement oublié de le raconter à Aymeric.

* * *

Dans le métro, nous nous amusons de l’annonce cocasse d’un type qui claironne sur le quai qu’il voudrait épouser « une Française entre vingt-huit et quarante ans ».

 

Nuit du 21 au 22

Je suis réveillé vers 4 heures 30, bien trop tôt assurément pour prétendre avoir passé « une bonne nuit ».


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1. Considérons que ces lignes, révisées par Aymeric lui-même après que je lui ai demandé son imprimatur, constituent — ainsi que j’en rêve souvent — un compte rendu à quatre mains de notre soirée.

 

1190 - En attendant Vendémiaire (7)

A ma demande, en effet, il a rectifié quelques erreurs que j’avais commises, tout en ajoutant quelques précisions, ma mémoire défaillant à propos de quelques détails.

2. Ce « en » manquant n’a toutefois été remarqué ni par l’un par l’autre.

3. « Il allé chez ma sœur en Bretagne », avais-je d’abord écrit, omettant l’auxiliaire et me trompant de possessif.

4. Précision ajoutée par Aymeric.

5. Rectification apportée par Aymeric (puisque j’avais écrit « deux heures sont passent »).

6. J’avais primitivement écrit : « que nous avons tenue le garçon »  — Freud me pardonne pareil (heureux)  lapsus calami[teux] !.

 

 

 

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