507 - Parallèlement (journal extime) (7)

Publié le par 1rΩm1

 

Parallèlement : Paris-Marrakech-Paris (journal extime)

5 mars – 14 mars 2014

 

[Samedi 8 mars 2014]

Soir

Pour parachever tous les désagréments de la journée — réels ou supposés —, en sortant du restaurant où j’ai dîné sans quitter le quartier, j’ai perdu mes lunettes de vue. Le cordon (procuré par cet aimable opticien de Naples) en était distendu et glissait de la branche gauche : j’aurais dû songer, pour avoir ramassé à terre une ou deux fois mes bésicles, que je pourrais les perdre… C’est en mettant mon blouson alors que la nuit apportait un peu de fraîcheur, je l’ai compris ensuite, que cela a dû se produire. Je referai en vain deux fois le trajet que j’ai pu emprunter aussitôt après m’en être rendu compte sans rien trouver dans la poussière, les papiers et détritus jonchant les trottoirs marrakchis…

 

Nuit du 8 au 9

J’ai été réveillé durant la nuit — il était un peu plus d’une heure du matin — par une tempête de vent. Les portes battaient à l’intérieur de l’appartement, dans un raffut impressionnant.

J’ai pensé très absurdement que mes lunettes seraient emportées, balayées, rayées, rendues inutilisables si jamais je les retrouvais.

J’ai également pensé que je réitérais l’épisode avec N*** quand j’avais laissé mes lunettes au restaurant. Il n’irait pas, cependant, les chercher le lendemain...

J’ai pensé — encore plus absurdement — que le vent devait empêcher les avions de décoller, que, si le vent persistait, provoquant une catastrophe écologique sans précédent, je ne pourrais accueillir M.-C. à Paris...

Finalement relevé, j’ai fermé les portes. Qui se sont tues. Et me suis rendormi.

 

 

Dimanche 9 [mars 2014]

Matin

J’étais réveillé tôt, ayant, malgré la tempête de vent, mieux dormi que les nuits précédentes (j’avais ôté la couette et changé d’oreillers, en empruntant d’autres, plus plats, dans l’autre chambre).

C’est à huit heures et demie tout au plus que j’ai pénétré dans les jardins de la villa Majorelle, sans qu’il y ait presque personne encore.

 

507 - Parallèlement (journal extime) (7)

Satisfait de ne croiser quiconque, j’ai néanmoins regretté que le ciel soit gris. Depuis les allées, je ne voyais des préposés à l’arrosage s’affairer — avant que le gros des touristes arrive...

J’ai joué au jeu des différences entre ma première visite en 2006 et sa récidive. Les dissemblances ne tenaient pas qu’à la végétation, plus dense ou plus haute. Ainsi, l’on a repeint la villa elle-même d’un bleu plus soutenu, d’ailleurs moins beau dans sa nuance plus indigo. Et, bien entendu, la dernière fois que j’étais venu, le mémorial pour Yves Saint-Laurent n’existait pas.

 

507 - Parallèlement (journal extime) (7)

[De ce moment-là, quoique confusément imaginé déjà auparavant, date sans doute l’idée de ce journal en parallèle, à partir de clichés pris à presque huit années d’intervalle !]

Dans des galeries sont exposées des photographies ou des montages photographiques par le couturier — certaines frôlant le ridicule, notamment la série autour des chiens possédés par YSL servant de cartes de vœux à des amis.

 

507 - Parallèlement (journal extime) (7)

 

Quoi qu'il en soit, le lieu agit toujours — toujours aussi puissamment. Et le contentement est grand d'en avoir parcouru les allées à peu près seul, rasséréné et comme porté par ces plantes exubérantes...

 

507 - Parallèlement (journal extime) (7)

(Et, comme la fois précédente, j'ai fait force photographies — les plus nombreuses peut-être sur le double album parallèle !)

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