780 - Balise (15-IX-17)

B A L I S E

(vendredi 15 septembre 2017)

Je ne crois pas si bien dire lorsque, avant la projection de son film, alors que nous discutons sur le trottoir de ce cinéma, je félicite Adrien de suivre en quelque sorte les traces de P. B. — dont il dit alors qu’il est son directeur de thèse.

La présentatrice du film, se lançant dans une courte biographie, mentionne l’écriture d’un roman.

Après le film, je ne crois donc pas si bien dire quand, félicitant à nouveau Adrien, je lui dis qu’il suit en quelque sorte, cette fois, les traces de M. R.

Je m’entends répondre que M. R. est un ami.

Et Adrien ajoute que, ayant appris par Lise qu’il me verrait ce soir, il m’a apporté son roman. Il ouvre son sac et me le tend.

Le geste me bouleverse.

Je m’empare de l’objet que, sans l’examiner (pour m’en laisser la (sur)prise totale plus tard), je glisse dans mon propre sac — comme un voleur.

Je le remercie et lui dis — sans mentir : « Cela me touche beaucoup ».

Sur une autre portion de trottoir, à la sortie du cinéma, des petits groupes se forment. Je discute — j’écoute plutôt que je ne parle — avec Elise, la compagne d’Adrien depuis leur adolescence, et Lise, incidemment avec Thomas.

Je n’ose suivre le cortège de parents et d’amis qu’Adrien propose de former jusqu’à un café de la vieille ville…

Je serre la main de Thomas, d’Adrien — la chaleur de notre poignée de mains me semble partagée —, j’embrasse Elise et Lise.

*  *  *

Je laisse encore, lorsque rentré, le livre quelques instants dans le sac — puis me résous à y hasarder la main.

J’en lis le titre, le quatrième de couverture, de plus en plus surpris.

Je l’ouvre.

Je découvre alors cette dédicace : À P. B. et M. R.