626 - À pas dansés (Paris, Bratislava, Vienne, Paris) (9)

Publié le par 1rΩm1

 

À  pas  dansés  

(Paris, Bratislava, Vienne, Paris)

Journal extime (24 juillet-12 août 2015)

 

31 juillet

Le chausson aux pommes que je mange au petit déjeuner — écart exceptionnel aux règles diététiques que je me suis prescrites (après avoir longtemps déjeuné d’un croissant et d’un pain au chocolat que, mal peigné, mal réveillé, j’allais acheter à la boulangerie presque en face de chez moi quand j’étais étudiant) — ravit mes papilles dans ses passages du croustillant au fondant, de son enrobage au jaune d'œuf sucré à sa compote acidulée.

Il est tôt. Les rues sont vides encore. Je visite Bratislava, depuis l’hôtel en direction du château d’abord (que je me contente, son intérêt architectural n'étant pas évident, de regarder de l’extérieur), puis sillonne par lacets successifs la vieille ville.

Eglise des Clarisses (à l'arrière-fond : le château)

Eglise des Clarisses (à l'arrière-fond : le château)

Maison chez le bon Berger
Maison chez le bon Berger

Maison chez le bon Berger

Depuis le château, de l’autre côté du Danube, par-delà le Nouveau pont, s’étend au sud l’ancienne ville soviétique, avec ses bâtiments tous semblables, aujourd’hui rénovés et plus pimpants qu’ils n’étaient sans doute dans leur uniformité originelle.

626 - À pas dansés (Paris, Bratislava, Vienne, Paris) (9)

Dans le vieux Bratislava baroque, les mœurs occidentales se sont, elles, exportées, dans des graffiti qui, plus que ceux vus la veille, relèvent davantage du vandalisme que d’une expression artistique patente.

626 - À pas dansés (Paris, Bratislava, Vienne, Paris) (9)

Dans l'Eglise des Franciscains, je m'amuse de ce simulacre de bras tendant un crucifix qui saille hors de la chaire.

626 - À pas dansés (Paris, Bratislava, Vienne, Paris) (9)

Je ne regrette pas de pousser les portes des expositions de la Galerie de la ville de Bratislava

626 - À pas dansés (Paris, Bratislava, Vienne, Paris) (9)
626 - À pas dansés (Paris, Bratislava, Vienne, Paris) (9)

— non seulement à cause de l’installation de Matej Krén “Passage” « constituée de miroir et d’environ 15 000 livres qui créent l’illusion d’un espace infini »

Matj Krén, The Passage, 2004

Matj Krén, The Passage, 2004

mais surtout en raison de l’exposition du dernier étage, Miroir noir (en français dans le texte), fruit de la collaboration de deux artistes (Rai Escalé & Miloš Kopták) dont la peinture me paraît parodique, morbide et grinçante à souhait.

Papa et Mama ; It's nice to have a Sister (Pentecostes) (2014)
Papa et Mama ; It's nice to have a Sister (Pentecostes) (2014)

Papa et Mama ; It's nice to have a Sister (Pentecostes) (2014)

La Vie en rose ; Satyr (2012)
La Vie en rose ; Satyr (2012)

La Vie en rose ; Satyr (2012)

Eva Braun ; My Lady (2013)
Eva Braun ; My Lady (2013)

Eva Braun ; My Lady (2013)

 

Je vais absolument seul dans l’endroit, tout en songeant — je ne sais pourquoi — que ces toiles auraient plu à A. On m'allume les salles à mesure que je parcours les différents étages. Je m’amuse d’une “Villa des Mystères” sans vraiment de  mystère, où, après avoir écarté des tentures, l’on joue les voyeurs face à des effigies de corps féminins, et ce, sous le flux et reflux musical de Je t’aime, moi non plus ! (Tout ça demeure sans grande imagination…)

 

Au rez-de-chaussée, quand je m’acquitte de 1 euro pour avoir pris des photographies, la femme de l’accueil veut me vendre un livre d’art sur Picasso soldé extraordinairement, puisque la somme en est de… 1 euro ! Je balance un instant, mais, le soupesant, décide que ma valise est déjà bien assez chargée.

Le centre historique n’est pas bien grand. Je l’avais déjà parcouru dans ses grandes lignes la veille.

 

Après déjeuner, je m’excentre un peu pour voir une église Art nouveau dont la façade est joliment bleue.

Eglise Sainte-Elisabeth
Eglise Sainte-Elisabeth

Eglise Sainte-Elisabeth

En face, les splendeurs d'un immeuble de la période soviétique ont été laissées à l'abandon...

626 - À pas dansés (Paris, Bratislava, Vienne, Paris) (9)

En parcourant les rues, je note la présence d’un certain nombre de friperies où l’on achète des vêtements au poids (je verrai la même chose à Vienne, mais en bien moindre quantité…).

 

16 h 43 – 17 h 48

Le train vers Vienne se traîne. Et la plaine sur 45 kilomètres qui y mène est plate plate.

 

Soir

Je fais la connaissance de mon logeur, un Autrichien [?] dont la personnalité me demeurera énigmatique.

Il me laisse son appartement, en fait, tandis qu’il passe des vacances en Allemagne.

 

*  *  *

C’est sans doute devant l’ancien Hôtel de ville que nous avons assisté, R. et moi, à la retransmission d’un concert filmé où Yo Yo Ma interprétait les suites pour violoncelle de Bach.

 

Je dîne là en plein air, en choisissant, parmi les stands de nourriture, un plat végétarien indien.

 

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