892 - Journal d'un conscrit (31) [in memoriam J.-M.]

Publié le par 1rΩm1

 

 

892 - Journal d'un conscrit (31) [in memoriam J.-M.]

 

Jeudi 14 juin [1984], 8 h 15

 

« Café-matin, café-coquin. » Matinée d’été. Calme plat dans un secrétariat trop agité souvent : je mets à profit ce sans doute maigre et court loisir pour écrire quelques lignes.

 

Il commence faire chaud, ici. Les pieds n’en peuvent plus des « rangers » : c’est la véritable mare, à la fin de la journée.

Malgré cette chaleur, j’ai une crève carabinée.

Voilà. Dix jours à passer ici. Avec philosophie !

Thierry, bien sûr, est dans le même cas que moi. Pascal, également. J’aurai des compagnons d’infortune, ce week-end.

Pour le moment, rien n’est prévu de ce qui devra m’occuper :  j’en aurai ainsi la bonne surprise, cela fait fonction du paquet d’emballage et du nœud rose joliment frisé autour du cadeau que l’on vous fait… Et comme ici chaque jour est l’anniversaire anticipé — par décompte — du jour où vous franchirez le portail d’une liberté indécise, mais recouvrée… Qui vivra verra. Et rira, sans doute, le dernier ?!

 

J’ai un service à te demander, tout à fait impératif. Pourrais-tu prospecter — avoir un œil ouvert attentif et renouvelé sur — les offres de concours dont les épreuves auraient lieu entre les 7 et 15 septembre — il faudrait bien sûr que l’objet du concours soit “plausible” en ce qui me concerne… — et me donner alors toutes références utiles ? Je compte sur toi parce que, jusqu’ici, au « BPSR régimentaire », je n’ai rien trouvé qui convienne (sauf le concours de l’E.N.A., mais la clôture des inscriptions se faisait le 25.05.84). J’en ai un absolu besoin à la fois pour couper à la manœuvre de septembre et prendre mes derniers jours de « détente » — que je ne veux pas placer n’importe comment — à ce moment-là. Je ferai de mon côté des démarches dans le même sens, mais je compte sur toi, qui dois avoir plus facilement accès à ce genre de choses. Merci par avance. (Egalement, si tu as d’autres idées de “moyens”, parle-m’en.)

 

Je vais cesser ici pour que cette lettre s’en aille au plus tôt — puisqu’il semble que le cheminement jusqu’à Lille soit lent… J’espère que tu supportes ta réclusion à distance mieux que les premiers temps. Je pense à toi et t’envoie mes amitiés.

Je rentre à **** le 21 au soir — en principe — jusqu’au 24 et espère te voir à ce moment-là. Ensuite, je serai dans “ma” ville du 30 juin au 8 juillet inclus — ceci étant normalement « accepté » et donc presque certain.

A bientôt,

 

Romain

 

 

 

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