940 - À pas maltais (9)

Publié le par 1rΩm1

 

À pas maltais

 

Paris – La Valette - Paris, 27 décembre 2018 - 5 janvier 2019

 

(journal extime)

 

9

 

 

3 janvier

 

Matin

 

Ma commensale asiatique me serre la main en partant, se forçant au sourire.

 

Il avait bien eu un malentendu.

Je le découvre en lisant in extenso les notices plastifiées à l’usage des invités : ce que j’avais d’abord pris pour une publicité à propos d’un restaurant du quartier concernait la possibilité de commander des plats à mes hôtes, ou à profiter de la cuisine mise en œuvre par la cuisinière. J’aurais pu manger de très bons dimsums. Je pénètre beaucoup mieux l’acrimonie de la remarque qui m’avait été faite l’avant-veille.

Je laisse un mot avec de sincères excuses d’avoir heurté sans l’avoir voulu une sensibilité de bonne ménagère.

 

Je vais voir le spectacle « en 5 D » sur Malte (la quatrième dimension est celle des fauteuils qui vibrent ou s’agitent ; la cinquième consiste à recevoir des succédanés d’embruns au coin de l’œil).

 

© Internet

© Internet

Le film est à la fois spectaculaire et oculaire — de fait. Voir tomber des boulets, puis des bombes virtuellement sur soi est même un peu éprouvant. Quant à la décapitation du Caravage, on peut préférer sa version en une seule dimension…

 

 

Après-midi

 

L’avion a du retard. Nous atterrirons une heure plus tard que l’horaire prévu.

Ma voisine, lorsqu’elle ne dort pas, me heurte sans arrêt de son coude. Derrière moi, un enfant de cinq ou six ans me martèle le dos avec ses pieds. Je me retourne plusieurs fois. Je finis par m’adresser à la mère : oui, elle sait, elle est désolée. Un instant interloqué, je rétorque : « Et vous ne pouvez pas lui dire quelque chose ? » Si j’en crois la suite, elle ne lui aura rien dit...

A la chaîne des bagages, c’est une fillette toute pleine d’allant qui fait mine d’empoigner ma valise. J’ai immédiatement reconnu mon bagage à une dizaine de mètres de là et me précipite. Heureusement, le père entre-temps est intervenu pour la prévenir qu’elle s’est trompée.

Une panne de rame dans le métro se met de la partie. Nous sommes arrêtés deux fois avant d’être débarqués à Denfert-Rochereau. Je fais quelques courses à la hâte avant que ferme le supermarché du quartier.

Il fait froid lorsque je pose enfin mes bagages, mais le petit appartement de F et Pascal se réchauffe vite.

 

 

 

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