1314 - Reportage photographique express (1)
Reportage photographique express
(Courriel à T., M.-C., Paul)
[Paris, 16-18 mars 2022]
Work in progress
1
16-18 mars 2022
Bonjour à tous trois,
Je vous envoie un mail groupé, par commodité et pour ne pas avoir à me répéter, mais aurai quelques considérations qui s’adresseront davantage à l’un(e) ou à l’autre…
(Tout d’abord : pardon, T., pour ma réponse toute laconique concernant l’accompagnement d’un vin avec la raclette : je dînais [jeudi] avec Claude et un de ses amis, nous étions au restaurant, et, tout en tenant à te répondre, je ne voulais pas m’absenter trop longtemps de la conservation !)
Claude, dont le train était annulé pour cause de grève à la SNCF, est parti plus tôt le jeudi matin, et nous avons ajouté un musée à la liste des réjouissances. Je n’ai touché terre qu’hier matin, et, entre-temps, n’ai pas arrêté d’un pouce ou d’une semelle !
Pour preuve, ce reportage photographique étayant mon agenda surchargé…
* * *
Mercredi matin : l’Hôtel de la Marine et son luxe tapageur (et ce, d’autant plus que les lieux viennent d’être rénovés).
Heureusement, une très belle collection d’objets est exposée, dont cet ivoire du XVIe siècle (Royaume du Bénin) représentant la reine mère Idia (puissance du matriarcat — clin d’œil à Claude ! )
Comme à ****, étaient exposées quelques pièces, très belles elles aussi, issues des arts islamiques.
Le prince Murad Bakhsh avec de saints hommes et sa suite, Folio de l'Album de Saint-Pétersbourg, Peinture de Govardhan, Inde ; époque moghole, vers 1638, Marges signées par Muhammad Baqir et Muhammad Hadi ; Iran, datées de 1756-1757, Calligraphie au revers par 'Imad al-Hasani Iran, vers 1610, Papier, pigments opaques, or, encre
(Désolé, Claude, ne figurent pas les dimensions ! )
* * *
L’après-midi, en route vers l’exposition Pionnières : Artistes dans le Paris des années folles, j’ai fait ma station obligée à Saint-Sulpice devant les fresques de Delacroix, et j’ai choisi Saint Michel (¡) pour attester mon passage
(j’ai croisé là Monsieur B***, professeur de latin, de sinistre mémoire parmi son voisinage, m’a-t-on dit Claude depuis…).
J’ai descendu ensuite des fleuves impassibles — non sans lire au passage deux quatrains du Bateau ivre rue Férou — pour me rendre à l’exposition du Musée de Luxembourg (où j’ai dû patienter vingt grosses minutes avant d’entrer)
Marie-Clémentine Valadon (1865-1938), dite Suzanne Valadon, la Chambre bleue, 1923, Huile sur toile, Limoges, musée des Beaux-Arts, dépôt du Centre Pompidou, Musée national d'Art moderne/ Centre de création industrielle, Paris
[Je vous livre aussi le commentaire assez digne d’intérêt (et de justesse) :]
« Peintre autodidacte française, Suzanne Valadon est modèle avant de réaliser ses premières huiles vers 1890-1891. Dans cette œuvre, elle transforme le thème iconographique de l'odalisque, si souvent abordé par ses confrères à la place d'une jeune femme nue au corps idéalisé. Valadon représente une femme mûre allongée sur son lit, habillée d'un pyjama et d'une chemisette modernes, fumant une cigarette. Les deux livres visibles près des pieds du modèle évoquent l'intelligence et non pas l'érotisme habituellement associé avec la représentation des odalisques. Cette toile incarne la femme émancipée de l'entre-deux-guerres dans toute sa modernité, saisie dans un instant de repos, ignorant l'intrusion du peintre. »
Puis, saluant la mémoire de Joséphine Baker (présente dans l’exposition, ainsi que la Solidor), je suis remonté jusqu’au Panthéon et ai revu les vitraux de Saint-Etienne-du-Mont et son jubé — en songeant que la dernière fois que je les ai vus c’était avec M.-C., avant de nous envoler pour la Sicile…
* * *
Jeudi matin, nous nous sommes rendus au musée Cognacq-Jay, avons fait un crochet à Saint-Denys du Saint-Sacrement, devant la toile de Delacroix, la Pietà, représentant le Christ descendu de la croix (« Ce chef-d'œuvre qui laisse dans l'esprit un sillon profond de mélancolie » dixit Baudelaire).
Nous avons visité ensuite l’exposition consacrée à Louis-Léopold Boilly, pleine de trompe-l’œil, dont celui-ci, où l’on reconnaît de ces chats chapardeurs tels qu’il en court au 5 rue *** — lequel aurait ravi Marthe,
à qui j’ai irrésistiblement pensé…
Faisant un aller et retour jusqu’à la rue P***, où nous avons déjeuné, nous sommes allés ensuite voir l’exposition consacrée, cette fois, à Proust au musée Carnavalet
Antonio Henri Pierre de La Gandara (Paris, 1862-id., 1917), Portrait de Robert de Montesquiou [1855-1921], Vers 1892, Huile sur toile, Tours, musée des Beaux-Arts
puis sommes enfin délassés Place du Marché Sainte-Catherine, avant d’aller au restaurant — façon de boucler une première boucle, puisque c’est là que j’ai répondu au mail de T…
Voilà (du moins pour les deux premiers jours !).
* * *
Aujourd’hui, c’est le printemps, jour qu’a bien opportunément choisi JLM pour son meeting à la Bastille à 14 heures. Je n’y assisterai pas, puisque rendez-vous est pris avec Aymeric à 14 heures 30, mais danserai la carmagnole en pensée :)
Je pense bien à vous et vous envoie mes amitiés,
Romain