541 - À PAS COMPTÉS, journal extime (5)

Publié le par 1rΩm1

 

BRUXELLES - SÉVILLE - BRUXELLES

À PAS COMPTÉS (journal extime)

(1er - 10 mai 2014)

 

Samedi 3 mai, Faro, milieu d’après-midi

30’ de retard. Je n’y croyais plus.

Avec la passagère, on s’essaye à un inénarrable baragouin. Auquel nous renonçons vite. La situation me rappelle mes années d’autostop.

Comiq de situat°

J’avais imaginé une gare immense, à plusieurs entrées

pris des dispositions : porterai un polo bleu

mis une photo sur le site de covoiturage 

Reposant, en fait, de n’avoir pas à parler.

 

Transbordé d’un airbus à un bus urbain depuis l’aéroport, en avance encore, je me repose à la terrasse d’un café, près de la gare routière et peu loin de la gare ferroviaire : la gérante est chaleureuse et le soleil brûle, le bonheur paraît en surplomb.

Je devrai déchanter bientôt de mes impressions — ce dont j’ai l’habitude. Ismaël me fait attendre devant la gare ferroviaire. J’appelle sans succès depuis une cabine téléphonique son portable.

Sur le message laissé la veille, j’avais fixé rendez-vous devant — si elle existait — l’entrée principale de la gare, déposé une photo sur le site de covoiturage et précisé que je porterais un polo bleu. Arrivé sur place, je n’ai pu que constater le comique de la notation : j’avais imaginé une gare immense, à l’instar de la gare du Midi à Bruxelles, explorée l’avant-veille à mon arrivée, percée de multiples entrées. La gare locale est un bâtiment d’un seul tenant, dont la façade n’excède guère une vingtaine de mètres : elle ne possède qu’une entrée, assez large néanmoins pour laisser passer de front plusieurs voyageurs... Le trafic des trains vers l’Espagne est nul. Si Ismaël me laisse en plan, je devrai prendre un bus en début de soirée, qui mettra un temps infini à me transporter jusque Séville !

Trente minutes après l’heure convenue, je vois s’arrêter une voiture enfin : on m’attendait à la gare routière et l’idée a enfin germé d’un malentendu ! Ismaël use, pour s’expliquer, d’un anglais plus approximatif encore que le mien, et je m’embarque dans ce véhicule commercial qui dénote quelque activité d’artisan, que nos dons linguistiques ne permettront pas d’élucider. La passagère à droite d’Ismaël est étudiante à Faro et rentre dans sa famille à Séville pour le week-end. Nous échangeons quelques phrases à ce sujet, dans un baragouin qui n’a de l’anglais que le lexique, la syntaxe s’étant perdue en même temps que la correction grammaticale entre le Portugal et l’Espagne, ce qui n’empêche pas d’en franchir la frontière peu de temps après mais rend l’échange limité : elle et moi abandonnons bientôt notre sabir approximatif. D’ailleurs, je trouve reposant que la conversation flanche : cela me permet de lire à l’arrière, ne jetant qu’un coup d’œil distrait sur le paysage un peu monotone qui borde l’autoroute. Je note cependant que des nids de cigognes coiffent régulièrement des poteaux électriques, ponctuant une migration qui mène de Marrakech à Varsovie...

 

 

37° à 19 h qd on arrive à Séville

Trouvé assez facilemt (en avance)

Propriétaire absent

J femme au portable, parle fs, bcp de Fcs dans le quartier dit-elle

 

Samedi 3 mai, Séville, soir

 Il fait 37° à 19 heures quand nous atteignons Séville : telles sont en tout cas la température et l’heure indiquées sur l’un de ces panneaux urbains près de la gare routière qui ne sauraient, ni ici ni ailleurs, nous faire ignorer heure et climat.

Peu de temps auparavant, Ismaël m’avait demandé où je me rendais, et j’avais allumé l’ordinateur pour montrer une capture d’écran du quartier tel qu’en Google Map.

Je suis aimablement débarqué à l’entrée du vieux Séville, non loin du studio que j’ai loué. Je tire ma valise sur des pavés dans la direction que je crois la bonne et, à la première fourche de ruelles, m’enquiers auprès d’un commerçant de l’adresse où il me faut aller. Lui dégaine son portable, et, dans un fluent english qu’aurait pu lui envier l’étudiante covoiturée, après quelques manœuvres habiles sur son GPS intégré, m’explique comment trouver le passage des Amours.

(Quelques temps après, j’enverrai ces photos prémonitoires, néanmoins assorties de plaisanteries, que dictent la toponymie, à Julien :)

541 - À PAS COMPTÉS, journal extime (5)
541 - À PAS COMPTÉS, journal extime (5)

De fait, je trouve aisément. Cependant, personne ne répond à mes coups de sonnette. (J’avais calculé large l’horaire de mes déplacements, il est vrai, et prévu d’éventuels retards...)

 

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