1304 - Si bien que… ? (heurts et petits malheurs intercalaires)

Publié le par 1rΩm1

 

 

Si bien que… ?

(heurts et malheurs d'un jour, considérations intercalaires)

 

(Journal extime)

 

Work in progress

 

 

11 février 2022

Je me réjouissais de l’annonce gouvernementale concernant la cessation du “passe vaccinal” dont m’avait parlé Simone la veille lors de la séance de Fendelkrais. J’avais retenu la date du 15 mars, qui correspondait exactement au début du séjour parisien que j’avais projeté de faire — et pour lequel j’avais envoyé le soir un message à Pascal et F.

Las, après vérification ce matin, il n’était question que de fin mars, voire début avril. Et, de recherche en recherche, je me suis aperçu que mon rendez-vous du 16 février rendrait invalide pendant huit jours le “passe sanitaire”, alors que je pensais, au contraire, que la soudure serait ainsi faite entre “passe sanitaire” et “passe vaccinal”. La date butoir du 15 était bonne, mais sans que soit possible leur continuité

Je me suis donc résolu à anticiper le test que je comptais réaliser ce jour-là, et, dans la foulée si possible, à me faire injecter une troisième dose de “vaccin” afin de ne pas être ségrégué.

 

Je me rends dans une pharmacie, en me faisant donner toutes les précisions utiles. La jeune fille qui m’accueille est agréable : on peut non seulement me faire un test, mais encore, si celui-ci l’autorise, une nouvelle injection. Je me résigne donc pour la troisième fois au goupillon nasal — ce « viol de ma narine », comme j’ai dit à Paul l’avant-veille.

Impossible de trouver ma “carte vitalesur le moment : elle a disparu de mon porte-feuille, probablement quand je l’ai donnée la semaine précédente pour se faire payer à l’orthophoniste. On me rassure : le “QR-code” de la précédente attestation suffit à me retrouver, et je sacrifie bientôt au désagrément, vif, de l’intrusion dans l’orifice droit de mon nez de l’instrument de détection virale. La jeune femme, cependant, s’y prend assez doucement pour que la douleur, pourtant aiguë, cesse presque aussitôt, ce qui n’avait pas été le cas la première fois, ni la seconde.

Comme il me faut patienter un quart d’heure avant d’obtenir les résultats, je suis bientôt à parcourir les rayons du premier étage de ce qu’étaient jadis « les Magasins Réunis » (devenus entre-temps une enseigne internationale où l’on vend livres, disques, ordinateurs, téléphones, aspirateurs…), et la tentation me brûle d’acheter l’intégrale de Six Feet Under que je viens de regarder, saison après saison, une seconde fois — et que j’ai trouvée, les ressorts dramatiques m’en étant connus, extrêmement réjouissante, le comique des situations et des caractères jouant alors à plein. Je m’empêche toutefois de céder à cette envie, de peur de me lancer illico dans un nouveau visionnement — ainsi que le disent les Québécois (le mot étant à mon sens plus joliment conçu que le balourd « visionnage »).

Je reçois un message sur mon téléphone portable : comme on ne m’intime pas de me tenir confiné séance tenante, je suppose que le test s’est révélé négatif. Je me résigne — à nouveau — à ce qu’on m’administre une troisième dose…

En m’en enquérant, j’apprends que le “vaccin” que je m’apprête à recevoir est « du Moderna » — et qu’il ne s’agit (ce dont j’ai toutefois tout lieu de m’accommoder) qu’une demi-dose.

Assis dans un isoloir qui fait office de salle de vaccination, je patiente une grosse dizaine de minutes, avant, émergeant de ce box, de me lever de ma chaise et de réclamer le précieux sésame qui m’ouvrira les musées et salles de cinéma, à Paris, ainsi que partout en France et Navarre. La jeune fille entre-temps a très gentiment noté sur un bout de papier mon numéro d’INSEE au cas où j’aurais perdu ma “carte vitale” et ne le saurais pas par cœur — ce n’est pas le cas, mais je la remercie d’autant plus vivement qu’il m’arrive de m’emmêler avec les chiffres (comme la fois où, réservant dans un restaurant, j’avais produit la date 1930 en place de 19 heures 30 ¡)…

 

Sur le chemin du retour, il me revient tout à coup que je m’étais fait délivrer des médicaments samedi dans une autre pharmacie, alors que nous cheminions de conserve T. et moi. C’est là sans doute que j’ai laissé ma “carte vitale”.

Rentré chez moi, j’annule le rendez-vous pris initialement pour le 16, ce qui me fera gagner toute une semaine d’attente avant de pouvoir me rendre dans les cafés et restaurants.

 

Laprès-midi, je retrouve, de fait, ma carte dans la pharmacie où l’on l’avait conservée dans un tiroir. Et tout me semble alors rentrer dans un ordre confortable — alors que j’en pourrais en juger les prémisses infiniment discutables, sinon scandaleusement acquises, puisque au prix d’un chantage sanitaire que je persiste à trouver injuste et auquel je n’aurais pas cédé si les libertés d’aller et venir dans les lieux culturels et de loisir n’avaient ainsi été retirées aux “non vaccinés”… Je n’aurai pas eu, en effet, la chance, dont B. s’était félicitée il y a deux ou trois semaines, de tomber malade du coronavirus et d’échapper à une nouvelle — et, peut-on l’espérer, et dernière — injection…

 

Soir

J’ai emprunté à la médiathèque un enregistrement du Concerto n°1 pour clavecin de Jean-Sébastien Bach, dont le dynamisme sonore, dont l’enthousiasme de l’interprétation me font oublier que j’aime guère l’instrument dont Jean Rondeau joue.

Et — ce qui ne gâche rien — cette gueule de Jésus d’apparence pourtant un peu trop sérieuse (ou contrariée de se faire tirer le portrait pour figurer sur la pochette) emporte mes dernières réticences…

1304 - Si bien que… ?  (heurts et petits malheurs intercalaires)

Je me console donc des heurts et malheurs du jour.

 

-=-=-=-=-=-

3 mars

L'ironie est totale d'apprendre la suspension du “passe vaccinal” à partir du 14 mars…

 

 

 

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