1390 - Ah Dieu ! que la guerre est jolie

Publié le par 1rΩm1

 

 

         L'adieu du cavalier

Ah Dieu ! que la guerre est jolie
Avec ses chants ses longs loisirs
Cette bague je l'ai polie
Le vent se mêle à vos soupirs

Adieu ! voici le boute-selle
Il disparut dans un tournant
Et mourut là-bas tandis qu'elle
Riait au destin surprenant

Guillaume Apollinaire

Les souvenirs conjugués d’abord de deux expositions :

- l’une (dont je n’ai pas retrouvé la trace dans mon journal publié autrefois sur GayAttitude, et, partant, n’en sais pas la date exacte) vue au Musée des Lettres et Manuscrits à Paris en 2014 ;

- l’autre, visitée il y a peu, au printemps 2022, au Musée national centre d’art Reina Sofía de Madrid, autour d'une série de cinquante eaux-fortes dues à Otto Dix intitulée la Guerre — celle-là même, de 14-18, qui n’a cessé de hanter la mémoire de l'artiste ;

- ainsi, enfin, que celui d’un diaporama construit à l’occasion d’un programme sur la guerre

— m’ont donné envie d’y revenir et de proposer, cette fois, une vidéo prenant appui sur la chanson de Georges Brassens la Guerre de 14-18, laquelle en son temps s’était déjà imposée dans mon esprit auprès des étudiants (c’est à peine si j’y ai adjoint, hormis les gravures d'Otto Dix, cinq ou six diapositives nouvelles…).

 

Et, puisque je n’aime pas que les choses se perdent, j’y adjoins les quelques compléments “pédagogiques” pêchés alors à droite et à gauche (les crochets enserrent mes commentaires, issus de mes propres recherches) au hasard de mes navigations de fortune sur la toile — afin d’éclairer et ma démarche et quelques entours inspirés directement par mon écoute de la chanson…

La Guerre est une œuvre d'Otto DIX, peintre allemand, engagé volontaire au début du conflit de la première guerre mondiale et qui en revient révolté et pacifiste [cp. l’évolution de Barbusse, qu’il a d’ailleurs lu : c’est à partir de ses lectures sur la guerre — et en particulier de le Feu — qu'Otto Dix commence à projeter son œuvre, dès 1927 ; en 1936, Flandres est une illustration directe des chapitres finaux du roman de Barbusse].

Otto Dix, Flandern [Flandres], 1934-1936, Neue Nationalgalerie, Berlin

Otto Dix, Flandern [Flandres], 1934-1936, Neue Nationalgalerie, Berlin

Cette œuvre est donc celle d'un homme qui a vécu l'horreur et l'inhumanité de la "Grande Guerre" et qui témoigne de son expérience de soldat en représentant un champ de bataille où la mort et la cruauté règnent en maîtres.
La Guerre d’Otto Dix a été peinte entre 1929 et 1932 — une période où les idées nationalistes trouvent de nouveau une place en Allemagne et où les gens commencent à oublier les terribles souffrances apportées par la guerre. C'est dans ce contexte particulier que le peintre réalise cette œuvre afin de rappeler l'extrême brutalité et la sauvagerie vécues pendant le conflit.

Diego Velázquez, la Réddition de Breda, vers 1634, Huile sur toile, 367 × 307 cm, Musée du Prado, Madrid

Diego Velázquez, la Réddition de Breda, vers 1634, Huile sur toile, 367 × 307 cm, Musée du Prado, Madrid

 

 

 

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