618 - À pas dansés (Paris - Bratislava - Vienne - Paris) (1)

Publié le par 1rΩm1

 

À  pas  dansés  

(Paris, Bratislava, Vienne, Paris)

Journal extime (24 juillet-12 août 2015)

 

618 - À pas dansés (Paris - Bratislava - Vienne - Paris) (1)
618 - À pas dansés (Paris - Bratislava - Vienne - Paris) (1)

 

23 juillet, veille du départ

(en une manière de sotie)

La veille 23 juillet

(2 x « carte arrachée ») L’hist du billet. Pas fier d’avoir ainsi apostrophé mon interloc

Francis ne répond pas au tél

Je vais à la gare de **** afin d’imprimer mon billet. La borne électronique me le refuse et, par deux fois, m’adresse le message suivant : « carte arrachée », alors même que je n’ai évidemment pas retiré ma carte bancaire. Je change alors de borne. Je dois me rendre à l’évidence : mon billet aller est introuvable.

Je maudis les machines et, passablement remonté, téléphone à un service après-vente de la SNCF. Mon interlocuteur m’assure que j’ai dû retirer mon billet déjà, sans quoi j’en aurais retrouvé la trace. Selon lui, je devrai m’acheter à nouveau un billet. Sa foi en l’infaillibilité de la machine m’exaspère, et, sans insulte, je l’apostrophe un peu durement. Je ne songe même pas à illustrer mes invectives du message absurde renvoyé par la première borne consultée. Je suis résolu de prendre le train sans faire l’achat d’un nouveau ticket — et d’exhiber en toute bonne foi aux contrôleurs, s’il en passe, le courriel faisant état de mon achat.

 

Je tente aussi de joindre Francis, l’ami de Judith avec lequel je dois cohabiter, sans succès. Je finis par laisser un message pour qu’il me rappelle.

 

24 juillet

24

Attente du plombier (il s’appelle Fabien !)

Je devrai réserver à nv le livre

Tant pis pour Philippe et Julien W., me rase les aisselles. Rougeurs.

Entre-temps, j’ai fini par me dire que, du fait d’amnésies de plus en plus fréquentes concernant les gestes du quotidien, j’ai peut-être finalement imprimé déjà mon billet pour Paris. J’interroge ma mémoire : n’ai-je pas pu le faire le jour où j’attendais Judith, N. et Flore à la gare ?

De fait, après quelques brèves investigations, je retrouve le billet imprimé dans le trieur de courriers que j’utilise pour conserver, outre des enveloppes et des cartes en attente d’être envoyées, quelques papiers importants… Je ne suis évidemment pas fier d’avoir ainsi apostrophé mon interlocuteur de la veille. (Ce n’est qu’en retranscrivant les notes de mon carnet en date du 6 juillet que je saurai avoir édité mon billet à la gare Montparnasse, avant de me rendre chez Judith !)

J’attends aussi l’artisan qui m’a promis un devis avant que je m’en aille — et qui changera robinets, chasses d’eau défectueuses, installera un pare-douches et carrellera la salle de bains attenante à la chambre d’amis à mon retour. Je l’appelle mentalement « plombier » — ce qu’il n’est pas exactement —, en me raillant de ce que je le trouve d’un commerce bien agréable ! Il avait oublié une première fois de passer chez moi, m’avait appelé Romain en me rappelant et laissé un autre message ponctué d’un Fabien ! (Fabien, le nom du fils d’amis à mes parents avec qui, quand nous étions gamins, nous jouions au papa et à la maman, ce qui voulait dire s’embrasser et se tripoter à plaisir nos « petits robinets »1 ! C’est avec ce Fabien, d’ailleurs, que, sans érection vraiment patente encore — je devais avoir neuf ou dix ans —, j’avais eu mon premier écoulement séminal…) Bref, j’échafaudais déjà un roman en raccourci, sans songer à cette manie qu’ont nos contemporains de livrer leur prénom à tort et à travers, de ce monde copains comme cochons mais qui n’implique pas de se comporter tout à trac en pourceaux d’Epicure ! (Quand j’y réfléchirai plus sereinement, je me raillerai plus encore !)

Quoi qu’il en soit, Fabien ne vient pas. Il finit par appeler, se dit désolé de ne pouvoir venir en fin de matinée comme prévu : est-ce que le tout début d’après-midi conviendrait ? j’accepte, à condition que ce soit avant 14 heures puisque je dois chercher un livre réservé à la bibliothèque.

Naturellement, il sonnera à presque 14 heures 30, tant et si bien que je  devrai me passer du livre (je n’ai d’ailleurs aujourd’hui plus aucune idée de quoi il s’agissait !) — et, en manque de lecture, achèterai un premier livre avant de partir à Vienne, un second ensuite au retour.

 

Parmi les préparatifs et dans l’attente du départ — tant pis pour Philippe, que je ne suis pas bien certain de voir, ou pour Julien W., qui désapprouverait sans doute ! —, en prévision des fortes chaleurs, je me rase les aisselles.

Je regrette ensuite cette initiative, puisque, presque immédiatement, apparaissent des plaques rouges de démangeaison.

-=-=-=-=-=-

1Curieuse confusion de prénoms : si le “plombier” s’appelle bien Fabien, le lover en herbe ne se prénommait pas ainsi, mais Stéphane ! C’était un joli garçon(net), mon cadet de deux ans, pourtant déjà bien déluré. Il y avait bien un Fabien parmi les fils d’amis de mes parents, mais qui ne m’a jamais accordé pareille privauté

Faut-il penser que j’y aurais alors songé ?

 

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