1103 - Carnets d'un confiné (31)

Publié le par 1rΩm1

 

 

CARNETS d’un CONFINÉ

 

31

 

[Journal pas toujours extime]

 

(14 mars, […] 1er MAI 2020 … …)

 

13 avril

Matin

Les lilas sont presque fleuris (aurais-je remarqué ce détail sans le confinement ?).
Durant ma promenade, je fais des photographies de la Tour de la Commanderie (sans qu'aucune voiture soit stationnée devant) et d’un immeuble tout proche.

1103 - Carnets d'un confiné (31)
1103 - Carnets d'un confiné (31)
1103 - Carnets d'un confiné (31)
1103 - Carnets d'un confiné (31)


Journal superposé

    A la date du 17 avril 2010, le billet s’appelle “Transports en souffrance”, jouant de la polysémie.
    Déjà, la Terre secouait ses puces. Déjà, l’on était inconséquent.
    Je regrette d’avoir à jamais perdu le contact avec B***, que j’aurais voulu rencontrer.     (Amnésie : à relecture, je ne sais en revanche qui est J***…)

    Je retrouve les strates de nos conversations, B*** et moi, qui remontent pour les plus anciennes, semble-t-il, à janvier 2010, dont j’avais pris (semble-t-il) l’initiative — et, qui, dans leurs prémices, s’était si heureusement emballée :

MOI - 15 janvier [2010], 22:22

Rassurez-vous : ce n'est pas moi qui vous ai mis sur une quelconque "hotlist" (j'admire la vitesse avec laquelle vous paraissez comprendre les conventions du site) ! mais, comme suite à votre commentaire [sur] mon post sur Ostinato, suis allé voir votre portrait et, de là, votre blog. Je vous le dis tout à trac : c'est fort de café (Barthes et Montaigne, entre autres, car bien des choses ont pu m'échapper).
J'aurais bien laissé des commentaires de-ci de-là, mais préfère vous adresser un message.
Bien à vous,


LUI - 15 janvier, 22 :24

Bonsoir.

Je viens de lire dans votre journal votre réponse à mon commentaire : « (Je ne savais pas qu'Isabelle Huppert chantait. Encore quelque chose qui m'a échappé !) »

(Pas à ma connaissance : je parlais d’une posture, « la grande dame », identifiable chez des actrices comme chez des chanteuses – qui m’a gâché Jeanne Moreau ou Juliette Gréco.)

Autre chaîne possible : « J’aime Louis-René des Forêts et Pascal Quignard / J’aime beaucoup le journal d’1rom1, qui aime Louis-René des Forêts et Pascal Quignard / Pascal Quignard a écrit sur Louis-René des Forêts / 1rom1 a-t-il lu<i>Le vœu de silence</i> [ le Vœu de silence] (Fata Morgana, 1985) ? »

Amicalement,

OS.


MOI – 15 janvier, 22:32

Nos messages se sont croisés... apparemment...

Votre réflexion sur les dames pythies et leur posture me rappelle un coup de griffe décoché par j'ai oublié qui à Barbara qui se prenait — disait ce je ne sais plus qui — un peu pour la statue du Commandeur...

Quignard sur des Forêts... après Blanchot (autre chaîne)... oui... je vous suis...

Bien à vous,

PS - Les balises HTML ne sont pas opératoires sur les messages...


LUI - 15 janvier, 22:39

Nos messages se sont croisés, on dirait…

Oh, rien contre l’idée d’être « hotlisté » – c’est cet anonymat qui est frustrant : qui sait si mon « hotlisteur » ne serait pas « tout à fait mon genre » ? (Vitesse ? Il m’a fallu une semaine pour comprendre toutes ces listes…)

Fort de café : sans doute à cause de mon intempérance dans la consommation de ce breuvage… (Barthes : peu d’auteurs qui me soient plus fraternels.)

Mais vous pouvez me laisser des commentaires : je ne tiens pas mon journal pour cela, mais savoir qu’on est lu, recevoir de signes de connivence de temps en temps…

J’aime aussi votre journal, mais votre « journal extime et parisien » se prête peu au commentaire.

Amicalement,

OS.

 

LUI - 15 janvier, 22:51

Oui, Barbara aussi, c’est vrai. Oh, je ne leur en veux que de se conformer à ce que la doxa dit d’elles. (« Dames-pythies » : excellent, je viens juste de comprendre — vous parliez de « vitesse » ?)

Je vous suivrai peut-être à reculons du côté de Blanchot : son refus de l’autobiographie (qui va un pas au-delà de ce qu’il écrit sur les journaux d’écrivains dans ‘Le Livre à venir’) me le rend peu lisible.

Amicalement.

PS - Oui, je viens de le remarquer...


MOI - 15 janvier, 22:55

Vu... Vous avez raison sur les signes de connivence... et il faut croire — si j'en lis le peu de commentaires ! — que vous avez raison aussi sur le fait que mon journal "extime et parisien" se prête peu au commentaire (mais je sais, par des retours indirects comme le vôtre, que je suis lu — et quelquefois assez bien, je crois).

Pour ce soir, je suis mort de fatigue — et vais me coucher. Mais je ne vous perds pas de vue pour autant !

 

LUI – 15 janvier, 23:06

Dans ce cas bonne nuit et, oui, « let’s keep in touch » comme dirait Yeats.

Amicalement.

 

Après-midi

Après une sieste d’une heure dont j’émerge lentement, j’appelle Marthe. Paul, sur le point de promener le chien, m’adresse un salut à travers le téléphone. Il râle tout particulièrement, me dit Marthe, à propos des joggers indélicats qui l’approchent de toute leur suée et autres gouttelettes possiblement infectieuses (d’après ce que l’on dit…). Marthe, elle, se dit un peu déprimée : elle n’arrive pas à se concentrer sur des lectures ou des films et s’occupe de toutes sortes de tâches matérielles pour se distraire de ses pensées.

Je poursuis les Affects de la politique de Frédéric Lordon — lecture entamée avant de partir à Naples et reprise seulement hier, trouvant moins rebutante sa lecture à partir des pages 70 sq. — dont je scanne quelques « bonnes feuilles » que j’envoie à T., M.-C. et Marthe.
J’écris aussi à Judith.
Et — comme j’ai descendu dans mon jardin — je donne à Denis et Valérie des nouvelles de leurs tulipes.

1103 - Carnets d'un confiné (31)
1103 - Carnets d'un confiné (31)

 

Soir

Discours de Macron. Exaspéré par tant de légèreté (et d’imprécisions) sur la date et les moyens du “déconfinement” — et par ces belles paroles usurpées dans leur tour au CNR.

 

 

 

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